Canada : condamnation de Pat King, figure clé du mouvement « Convoi de la liberté »

En janvier 2022, le gouvernement canadien a imposé aux camionneurs non vaccinés des mesures strictes à leur retour des États-Unis : tests COVID-19 obligatoires et quarantaine systématique. Cette décision a suscité une vague d’indignation parmi les transporteurs et une partie de la population opposée aux restrictions sanitaires. Face à ces obligations jugées liberticides, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale Ottawa pour dénoncer les mandats de vaccination, le port du masque et les limitations de liberté. Ce mouvement, baptisé le « Convoi de la liberté », a paralysé le centre-ville pendant plusieurs semaines, provoquant une crise politique et sociale sans précédent au Canada. Le procès de Pat King, chef des camionneurs canadiens qui ont protesté contre les restrictions liées au Covid-19 en 2022, s’est tenu mercredi. Le verdict est tombé. Il est condamné à trois mois d’assignation à résidence.

Pat King, 47 ans, faisait partie des organisateurs de la manifestation des camionneurs à Ottawa en 2022. Pour rappel, elle était baptisée « convoi de la liberté ». A l’époque, les chauffeurs de camions qui traversaient la frontière entre les Etats-Unis et le Canada ont voulu protester contre l’obligation de vaccination imposée par le gouvernement canadien.
Condamnations et conséquences judiciaires
Face à la « tyrannie covidiste », des milliers de manifestants ont investi Ottawa en février 2022, bloquaient les rues de la capitale et perturbaient l’accès au Parlement pendant trois semaines.Des centaines, parfois même des milliers, de camionneurs ont donc décidé de bloquer les rues de la capitale, Ottawa. Ils se réunissaient devant la Colline du Parlement pendant trois semaines. Les résidents du quartier ont dû subir le bruit incessant des klaxons et les fumées des moteurs diesel tournant sans arrêt, sans compter la musique de fête diffusée par les camionneurs. Les manifestants ont également bloqué les postes frontières entre les Etats-Unis et le Canada.
En novembre, Pat King a été reconnu coupable de cinq chefs d’accusation, incluant méfait et désobéissance à une ordonnance du tribunal. Son procès a eu lieu mercredi. Le juge de la Cour supérieure de l’Ontario a décidé de condamner Pat King à une assignation à résidence de trois mois. Il doit aussi réaliser 100 heures de travaux communautaires dans une banque alimentaire ou un refuge pour hommes. Reconnu coupable en novembre 2024 de « négligence d’une décision de justice » et d’« obstruction à l’action policière », il a bénéficié d’un crédit de neuf mois pour temps passé en détention provisoire.
D’autres organisateurs condamnés
Pat King n’était pas le seul organisateur du Convoi de la liberté poursuivi en justice. On attend encore les résultats des procès de ses compères, incluant notamment Tamara Lich et Chris Barber.
Notons que Pat King risquait 10 ans d’emprisonnement ferme. Mais le juge de la Cour supérieure de l’Ontario a pris en compte le temps qu’il a passé en détention avant et pendant le procès, ce qui explique sa sanction plutôt allégée.
A l’époque, le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié ces manifestations de menace pour la démocratie et pour l’image du Canada à l’international. En réponse, le gouvernement a invoqué la loi sur les situations d’urgence, une mesure exceptionnelle visant à rétablir l’ordre en mobilisant des forces de police supplémentaires. L’ampleur de la mobilisation a eu un écho bien au-delà des frontières canadiennes. Inspirés par ce soulèvement, des mouvements similaires ont émergé en France, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas.
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