Brune Poirson : héroïne de la nouvelle politique ou énième pantoufleuse de la macronie ?

Brune Poirson, élue du Vaucluse (de l’ancienne circonscription de Marion Maréchal, qui est décidément marquée d’un sceau particulier…), vient de démissionner de son siège de députée pour se tourner vers « d’autres horizons » , encore non dévoilés à ce jour. L’affaire fait grand bruit, car elle illustre bien l’ambiguïté de la nouvelle façon de faire de la politique selon la macronie : à la fois moins professionnalisée, mais aussi plus poreuse aux intérêts privés. Les nouvelles fonctions de l’ancienne ministre permettront de dire si les profils issus de la société civile et révélés par En Marche dynamisent la vie politique ou s’ils la font dériver un peu plus vers un capitalisme de connivence qui exaspère de façon grandissante l’opinion.

Brune Poirson, ancienne secrétaire d’Etat à la Transition écologique, qui avait porté la loi sur l’économie circulaire, vient d’annoncer qu’elle démissionnait de son poste à l’Assemblée Nationale pour se tourner vers d’autres horizons. Elle aurait l’intention de continuer le combat écologique, mais sous d’autres formes, encore imprécises aujourd’hui.
Brune Poirson, figure emblématique de la macronie
Citoyenne franco-américaine, Brune Poirson aurait été investie par LREM en 2017 sur recommandation d’Hubert Védrine auprès de Jean-Paul Delevoye. Ce « parachutage » succédait à un passage chez Veolia sur des fonctions de « greenwashing » dont le bien-fondé a été contesté.
Il n’en reste pas moins que Brune Poirson appartenait bien à cette élite mondialisée de tendance « écologiste » (mais pas trop, ce qu’on pourrait appeler de l’écologie superficielle) qui a soutenu En Marche dès ses premières heures, et est arrivée au pouvoir dans le sillage d’Emmanuel Macron.
Sa démission est un marqueur fort de l’échec du macronisme dans son implantation idéologique sur ces thématiques.
Culture de l’amateurisme ou dérive pantouflarde ?
Reste à savoir, au vu des fonctions que Brune Poirson occupera à l’avenir, si son passage en politique relève d’une saine culture de l’amateurisme propre à cette nouvelle génération qui ne souhaite pas « s’encroûter » en politique, ou s’il s’agit d’une nouvelle illustration de la porosité grandissante entre intérêts publics et intérêts privés. Fait-on de la politique pour servir l’intérêt général ou pour accélérer sa carrière ?
La suite le dira, et ne manquera pas de susciter de nombreux commentaires. Il n’y a en effet pas très loin entre « l’amateurisme » lué (pas forcément à tort) par Emmanuel Macron, et l’instrumentalisation de la politique à des fins très individuelles.
Être député a-t-il encore un sens ?
Sur le fond, la question du rôle des députés revient une fois de plus à la surface. Est-ce à l’Assemblée Nationale qu’il faut mener le combat ? Ou bien les députés sont-ils de simples porte-voix sans influence et sans véritable capacité à agir dans la réalité ?
La Vè République a poussé à l’extrême la subordination du Parlement au pouvoir exécutif, et l’on comprend, à travers la décision de Brune Poirson, qu’être député national fait beaucoup moins rêver l’élite mondialisée que des postes visibles et bien rémunérés dans des multinationales comme Veolia…
La suite du parcours de Brune Poirson permettra de donner des réponses à ces questions.


Commentaires ()