Assurance santé : profits record pendant le COVID, primes en hausse aujourd’hui

Selon une enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la crise du Covid-19 a perturbé les services de santé. Aux Etats-Unis, pendant la crise du COVID-19, de nombreux patients ont vu leurs soins reportés, voire annulés. C’est notamment le cas de Claire Lindell, une fillette de 9 ans, dont l’opération de la colonne vertébrale a été retardée à cause des restrictions hospitalières d’avril 2020. Pourtant, alors que l’accès aux soins était restreint, les compagnies d’assurance maladie ont réalisé des bénéfices records. Cinq ans après, étonnamment, les primes d’assurance augmentent de manière significative, mettant en lumière les contradictions du système.

Les interventions non urgentes ont été suspendues et l’accès à certains soins était difficile. Pourtant, les gens continuaient à payer leurs primes d’assurance maladie. Les assureurs ont donc réalisé d’importants bénéfices pendant le Covid-19. Mais aujourd’hui, ils ont décidé d’augmenter le montant des primes à cause de l’inflation.
Une hausse des bénéfices de 52% pour les assureurs
Il y a cinq ans, les hôpitaux, les cliniques et tous les établissements de santé étaient sous pression. Ils devaient prendre certaines mesures comme la suspension des interventions non urgentes pour pouvoir soigner les patients atteints du Covid-19. Claire Lindell, une petite fille de 4 ans, devait subir une opération de la colonne vertébrale en avril 2020. Les médecins ont dû annuler l’intervention. La petite fille a donc dû attendre des mois avant d’être opérée.
Son père, AJ Lindell de Prior Lake, dans le Minnesota a déclaré que « c’était une période difficile ». Heureusement que le traitement de Claire s’est bien déroulé en dépit de ce retard. Les Lindell ont aussi déclaré qu’ils ont continué à payer leurs primes d’assurance maladie même lorsque leur fille ne pouvait pas encore profiter des soins qui lui sont dus.
A en tenir compte, les assureurs santé ont été les grands bénéficiaires de la pandémie du Covid-19. Ils ont continué à encaisser les primes d’assurance, alors que le nombre de patients qui avaient besoin d’une couverture médicale a diminué. Selon une analyse du Minnesota Star Tribune des données fournies par un cabinet d’analyse basé en Pennsylvanie, Mark Farrah Associates, les régimes d’assurance maladie ont déclaré un bénéfice d’exploitation de 41,4 milliards de dollars en 2020, contre 27 milliards de dollars par an entre 2017 et 2019. Il a donc bondi de 52%.
Des géants comme UnitedHealth Group ont doublé leurs profits au deuxième trimestre 2020. Blue Cross et Blue Shield of Minnesota, ainsi que HealthPartners, ont également enregistré des performances exceptionnelles.
La loi sur les soins abordables (ACA) oblige les assureurs à reverser une partie des profits excédentaires aux clients. En 2020, ces remboursements ont atteint des niveaux inédits. UnitedHealth a ainsi accordé 4 milliards de dollars en crédits de primes et exemptions de frais.
Pendant deux ans, les hausses de primes sont restées modérées. Mais cette période est désormais révolue.
Explosion des coûts et des primes
Au cours des deux années qui ont suivi le début de la pandémie du Covid-19, les assureurs ont imposé une hausse modeste du montant des primes d’assurance d’après les données de Mark Farrah Associates. La fin de la crise sanitaire a généré un grand changement au niveau du financement des soins de santé. Les assureurs ont donc décidé d’imposer une hausse importante des primes.
Aujourd’hui, les assureurs font face à une hausse des coûts des soins, notamment due aux nouveaux médicaments contre le diabète et l’obésité (comme Ozempic et Wegovy), ainsi qu’à l’inflation.
- Les primes des employeurs ont augmenté en moyenne de 7,8 % en 2024, la plus forte hausse depuis plus de dix ans (Holmes Murphy).
- Le marché individuel a vu ses prix grimper de 7 %, un record depuis la pandémie (KFF).
Selon le vice-président exécutif du bureau de Twin Cities de Holmes Murtphy, un consultant en avantages sociaux, Brooks Deibele, c’est la hausse la plus importante enregistrée depuis plus de 10 ans. Elle est liée à l’inflation et à la hausse des prix des soins de santé. « Nous avons largement dépassé les vents favorables financiers que les transporteurs ont connus à cause de la pandémie, à ce stade », a-t-il ajouté.
L’exemple de la famille Lindell illustre les difficultés du système : malgré leurs cotisations régulières, ils ont dû faire face à des retards de soins et des démarches complexes pour obtenir des remboursements. Leur expérience souligne les limites d’un modèle qui favorise la rentabilité des assureurs au détriment des patients.
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