AMELI : combien de millions € gaspillés pour un logiciel cataclysmique ? par Veerle Daens

Encore un scandale informatico-financier dans les services publics. Combien l'Assurance-Maladie a-t-elle gaspillé pour le logiciel Arpège, supposé aider au paiement des prestations, et qui, en réalité, ne les paie jamais ? En ces temps de disette, on aimerait que la transparence soit faite sur l'utilisation de notre argent.

Dans un pays où l'État se pose en protecteur omniprésent, le bug du logiciel Arpège à la CPAM de Loire-Atlantique et de Vendée expose la faillite flagrante du monopole public en matière de sécurité sociale.

Lancé il y a un an sans être abouti, ce outil informatique, censé moderniser les indemnisations, a plongé des milliers d'assurés dans la misère. Des arrêts maladie, accidents du travail, congés maternité ou mi-temps thérapeutiques non payés depuis des mois : voilà le résultat d'une bureaucratie étatique qui gaspille l'argent des contribuables tout en ignorant les alertes syndicales dès 2020.

Ce n'est pas un simple "bug" ; c'est le symptôme d'un système coercitif où l'individu est otage d'une machine administrative défaillante. Audrey M., juriste salariée, opérée de la hanche en février 2025, incarne cette "double peine". En mi-temps thérapeutique, elle n'a reçu que 300 euros en six mois au lieu de 400 à 500 euros mensuels. "Le frigo est vide", confie-t-elle, incapable de toujours nourrir son fils ou de payer ses factures. Angoisse de surendettement, retards dans ses soins post-opératoires : sa vie est suspendue à des acomptes sporadiques, versés après des mois de combat.

Des dizaines de témoignages similaires inondent le groupe Facebook "Les sinistrés de la CPAM 44 & 85" : une mère seule sans indemnités depuis avril, ne pouvant payer l'école de ses enfants ; un accidenté du travail privé de tout depuis le printemps. Ces assurés, déjà fragilisés par la maladie, multiplient appels quotidiens et déplacements physiques, malgré leurs handicaps, pour mendier ce qui leur revient de droit.

Les causes ? Un déploiement précipité d'Arpège, sans mode opératoire clair, dans ces deux départements pilotes.

Le syndicat CGT avait prévenu : c'est une "bombe à retardement" pour assurés et salariés. Résultat : 14.000 réclamations en Loire-Atlantique seule, soit 25% du total national avec la Vendée.

La CPAM admet les anomalies, promet des corrections d'ici fin octobre 2025, et verse des acomptes. Mais le déploiement national, initialement prévu pour 2025, est repoussé sine die – peut-être abandonné, selon des rumeurs internes.

Des millions d'euros publics jetés par les fenêtres pour un logiciel inopérant : qui paie ? Les contribuables, bien sûr, forcés de financer cette incompétence via des cotisations obligatoires.

Ce fiasco illustre l'absurdité d'un monopole étatique sur la protection sociale. Pourquoi confier à une bureaucratie centralisée, insensible et irresponsable, la gestion de nos risques et de nos assurances ? Dans un marché libre, des assureurs privés en concurrence offriraient des services efficaces, personnalisés, sans ces retards kafkaïens. Les individus choisiraient leur couverture, négocieraient des contrats transparents, et des alternatives émergeraient pour les plus vulnérables via des mutuelles volontaires ou des fonds caritatifs ou subventionnés.

Au lieu de cela, l'État impose une dépendance forcée, où les assurés – payeurs obligés – deviennent des suppliants face à une machine impersonnelle. Pas de responsabilité : aucun bureaucrate ne sera licencié pour ce gaspillage, pas même le fautif directeur général de la CNAM, contrairement à une entreprise privée qui coulerait sous la concurrence.

Ce système n'est pas protecteur ; il est oppressif. Il prive les citoyens de leur liberté de choix, transfère la richesse vers une élite administrative, et aggrave la précarité qu'il prétend combattre. Imaginez : sans ce monopole, Audrey pourrait switcher d'assureur en un clic, récupérant ses indemnités sans mois d'attente. Le bug Arpège n'est pas une exception ; c'est la norme d'un État obèse qui étouffe l'initiative individuelle.

Il est temps de briser ces chaînes. Abolissons le monopole de la CPAM, libéralisons l'assurance maladie, et restituons aux individus le contrôle de leur vie. Seule la liberté économique garantit une vraie sécurité – pas les promesses creuses d'un Léviathan bureaucratique.