Il y a quelque chose de pourri au royaume de la technostructure. Alors que la France périphérique s'apprête à passer un Noël anxieux et souvent dans la gêne, le gouvernement, dans sa tour d'ivoire, a décidé d'offrir au peuple un spectacle sacrificiel digne des heures les plus sombres du « quoi qu'il en coûte » sanitaire : l'abattage massif, bureaucratique et froid de milliers de bovins sains.

La crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui ravage nos campagnes depuis juin 2025, n'est pas une simple épizootie. Elle est le révélateur clinique d'un régime à bout de souffle, enfermé dans une psychorigidité mortifère. Cette fois pourtant, la Caste pourrait bien avoir commis l'erreur de trop. En s'attaquant à la vache, animal totémique de la France éternelle, elle est en train de souder contre elle une coalition inédite : celle des bannis, des exclus, des « sans-dents » et des non-alignés.

La seringue et le couteau : l'obsession de la "pureté" sanitaire
Le macronisme est une maladie auto-immune qui consiste à détruire le corps social pour le sauver de lui-même. La gestion de la DNC en est la caricature parfaite. Face à un virus vectoriel, transmis par des insectes, l'administration centrale oppose une logique binaire : l'abattage total. On tue le malade, on tue le sain, on tue le veau dans le ventre de la mère. C'est le triomphe de la tabula rasa.

Pourtant, d'autres voies existent. Comme le rappellent inlassablement des personnalités souvent loin du peuple, comme Mathieu Bock-Côté, la France a su faire preuve d'intelligence par le passé. En 1992, à la Réunion, face à la même maladie, on a vacciné massivement et abattu seulement les malades. Résultat? Le cheptel a été sauvé.

Pourquoi ce refus obstiné du bon sens en 2025 ? Parce que la technocratie européenne et parisienne préfère le statut « indemne » sur un fichier Excel, indispensable pour l'exportation, à la survie de nos paysans. C'est la primauté du flux marchand sur la racine vitale. Cette rigidité n'est pas une erreur, c'est une doctrine. C'est la même qui a conduit à la gestion calamiteuse du Covid-19 : enfermement, coercition, refus du traitement précoce. Les éleveurs qui voient débarquer les gendarmes pour tuer leurs bêtes revivent le traumatisme des non-vaccinés de 2021. La seringue obligatoire a laissé place au couteau administratif, mais la main qui le tient est la même : celle d'un État profond qui ne tolère plus la moindre aspérité dans sa gestion du cheptel humain ou animal.

La convergence des "déplorables"
Ce que le Château n'avait pas prévu, c'est que l'abattage des vaches servirait de catalyseur à une fusion nucléaire des colères. La sociologie des barrages de cette fin 2025 est fascinante. On n'y trouve plus seulement la FNSEA, courroie de transmission du ministère, mais une plèbe en ébullition.

La Coordination Rurale, qui a tout compris à la grammaire insurrectionnelle de l'époque, se revendique désormais comme les « Gilets Jaunes de l'agriculture ». Elle a intégré que le dialogue social à la française est une farce où l'on discute de la couleur de la corde pour se pendre. En bloquant les routes et en déversant du lisier sur les symboles de l'État, elle parle le seul langage que la technostructure craint : celui de la force.

À leurs côtés, on retrouve la nébuleuse des covido-sceptiques. Pour eux, l'abattage préventif est une nouvelle preuve de la dérive totalitaire du biopouvoir. Florian Philippot et les Patriotes, qui avaient diverti la rue contre le Pass Sanitaire, sont aujourd'hui sur les ronds-points pour défendre la liberté d'élever. Le lien est fait : on nous a menti sur le virus chinois, on nous ment sur le virus bovin.
Et que dire de cette alliance contre-nature, cauchemar du ministère de l'Intérieur, entre les bonnets rouges de l'élevage et les écologistes radicaux des Soulèvements de la Terre? Eux qui s'affrontaient hier sur les méga-bassines se retrouvent aujourd'hui pour protéger physiquement les troupeaux contre les vétérinaires d'État. C'est la preuve ultime que le clivage gauche-droite est mort, remplacé par le clivage réel : ceux qui vivent de la terre contre ceux qui la gèrent depuis des bureaux climatisés.
L'Ukraine, Gaza et la trahison des élites
Pour couronner le tout, cette crise se cristallise sur fond de désaveu géopolitique complet. Le paysan français n'est pas idiot. Il voit bien que l'État, si prompt à l'abattre pour une norme sanitaire, ouvre grand les vannes aux poulets et aux céréales d'Ukraine qui ne respectent aucune de ces normes.
Le « deux poids, deux mesures » devient insupportable. On demande au producteur local de mourir pour la patrie, pendant qu'on finance l'effort de guerre à Kiev en ruinant notre souveraineté alimentaire. Ce sentiment de trahison nourrit une colère froide. On y retrouve même, par une étrange capillarité, les opposants à la politique israélienne du gouvernement, qui voient dans la répression des mouvements pro-palestiniens la même logique de « bannissement » du débat public.

Tout se mélange : le refus de l'OTAN, le refus de l'UE, le refus de l'abattage, le refus du mépris. Le cordon sanitaire qui visait à isoler le RN a fini par isoler le gouvernement lui-même. Jordan Bardella n'a plus qu'à se baisser pour ramasser les fruits de cette décomposition, soutenu par 91% de l'opinion publique qui a choisi son camp : celui de la vache contre celui du technocrate.
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Vers la sécession
Nous ne sommes pas face à une crise agricole, mais face à un début de sécession. La « psychorigidité macroniste » n'est pas un trait de caractère, c'est un mode de gouvernement par l'exclusion. On a banni les Gilets Jaunes, on a banni les non-vaccinés, on a banni les prorusses, on a banni les électeurs du RN. Aujourd'hui, on bannit les éleveurs.
Mais à force d'exclure, le cercle de la « raison » s'est réduit à une peau de chagrin. La coalition des bannis est désormais majoritaire. Si le gouvernement persiste à envoyer ses blindés contre les étables comme il les a envoyés sur les Champs-Élysées, il ne faudra pas s'étonner si la chute du régime commence, non pas dans une urne, mais dans une ferme de l'Ariège, au milieu des meuglements d'un troupeau qu'on refuse de laisser mourir.
L'abattage de trop a peut-être déjà eu lieu.






