À part « faire avec », y a-t-il vraiment une solution aux déserts médicaux ?

Il faut au minimum dix ans pour former un médecin compétent. L’introduction d’un numerus clausus de plus en plus restrictif dans les années 70 a créé de toutes pièces la pénurie que nous connaissons aujourd’hui. Il faut reconstruire un réseau médical de terrain, ce qui prend du temps… en sachant que les conditions d’exercice ont beaucoup changé en une cinquantaine d’années. Le vieux médecin de campagne qui partait en tournée dès potron-minet a cédé la place à une forme de salariat attachée à ses horaires de travail.
Les déserts médicaux ne sont pas un sujet exclusivement français : partout dans le monde occidental, la pénurie de médecins se fait sentir. Comment la traiter dans notre pays ?
Sophie de La Motte reprend l’état des débats.

D’un côté, une proposition de loi portée par un député socialiste, Guillaume Garot, qui propose la mise en place d’une nouvelle bureaucratie médicale délivrant des autorisations d’installation. La logique est de pousser les jeunes médecins à s’installer en priorité dans les déserts médicaux.

D’un autre côté, François Bayrou a émis une proposition baroque consistant à envoyer de-ci de-là des médecins installés dans des zones bien pourvues effectuer des sortes de missions humanitaires dans les déserts médicaux.
Existe-t-il une solution à ce dilemme, à part attendre de nombreuses que la situation revienne à la normale ?
Les « solutionnistes » seront évidemment ulcérés par cette proposition. Mais au fond, est-il toujours possible de réparer les dégâts causés par l’histoire ? Nous héritons d’un marasme sans baguette magique pour remettre les choses en ordre. Est-ce en créant encore plus de bureaucratie que nous règlerons les problèmes posés par la bureaucratie ?
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