Dépendance: Macron créera bien une nouvelle branche de la sécu


Partager cet article

Emmanuel Macron s’apprête à créer une cinquième branche de la sécurité sociale pour financer la dépendance. L’annonce est un peu passée inaperçue vendredi dernier lors de sa rencontre avec des maires de Gironde. Mais tout indique que la proposition ne tardera pas à susciter de nombreuses réactions.

La petite phrase d’Emmanuel Macron devrait en laisser plus d’un KO debout. Lors de sa visite de vendredi en Gironde, le Président a eu ces mots révélateurs de son état d’esprit sur le financement de la dépendance:

« Pour financer des maisons de retraites souvent de 1.500 à 2.000 euros (par mois), parfois plus quand c’est un établissement médicalisé, quand vous avez une retraite de 1.200-1.300 euros, c’est une angoisse », a-t-il dit.  « On doit pouvoir construire des mécanismes de solidarité et les moyens de les financer. Certains disent qu’il faut complètement le financer de manière privée, d’autres disent plutôt totalement publique » mais « je ne pense pas qu’on puisse laisser au secteur privé le financement de cette transformation », a-t-il estimé.

L’affaire semble donc entendue: le financement de la dépendance passera par de l’argent public, c’est-à-dire une cinquième branche de la sécurité sociale.

Comment sera-t-elle financée? Personne ne le sait, mais le principe semble bien acté.

Fin d’un suspens de plusieurs mois…

Les propos du Président de la République mettent un terme à un débat nourri depuis plusieurs mois, et agité notamment par la FNMF. Le président du mouvement mutualiste, Thierry Beaudet, a beaucoup milité pour la mise en place d’un système identique à celui de la santé, avec un financement mixte, public et privé. Manifestement, le Président vient de fermer la porte à cette idée.

Rappelons que le coût de la dépendance est estimé à environ 30 milliards par an.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

Marseille, Le Havre : la troublante géographie du narcotrafic sous Macron

Marseille, Le Havre : la troublante géographie du narcotrafic sous Macron

Les larmes qui coulent à Marseille ont le goût amer de l'impuissance. Cette semaine encore, une mère, la maman Kessaci, enterrait son fils, une victime collatérale de plus dans cette guerre urbaine que l'État ne semble plus vouloir, ou pouvoir, gagner. Dans les quartiers Nord, le ballet des obsèques rythme désormais le quotidien, sous le regard distant d'une République qui préfère compter ses points de PIB plutôt que ses morts. Ce drame humain n'est que la partie visible d'un système monstr


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

L'IA brise le monopole éducatif, l'avenir aux autodidactes, par Eric Lemaire

L'IA brise le monopole éducatif, l'avenir aux autodidactes, par Eric Lemaire

Je ne m’attendais pas à ce que trois événements du quotidien, très ordinaires en apparence, m’ouvrent brusquement les yeux sur l’ampleur du bouleversement en cours. Le premier : un dirigeant de SSII, un vétéran du service informatique, m’annonce sans détour qu’il va réduire de 80 % ses recrutements de jeunes diplômés. La raison ? L’intelligence artificielle, qui lui permet de faire en quelques heures ce que ses équipes mettaient des jours à produire. C’est transitoire, mais très significatif. L


Rédaction

Rédaction

Rachida Dati et le trésor caché des poubelles parisiennes, par Veerle Daens

Rachida Dati et le trésor caché des poubelles parisiennes, par Veerle Daens

Il faut saluer l’artiste. Dans le grand théâtre de la communication politique, on pensait avoir épuisé le répertoire : le ministre de l’Agriculture tâtant le flanc des vaches avec un air entendu, le premier ministre enfilant un casque de chantier un peu trop grand. Mais Rachida Dati, Ministre de la Culture, en plein exercice de ramassage d’ordures dans les rues de Paris ? C’est une performance qui frôle l'avant-garde. Avec moi, Paris sera propre! 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Les Parisien


CDS

CDS

Le Sénat valide l'obligation vaccinale contre la grippe
Photo by Mathurin NAPOLY / matnapo / Unsplash

Le Sénat valide l'obligation vaccinale contre la grippe

Le Sénat veut rétablir l’obligation vaccinale antigrippale pour les soignants libéraux. Une résurgence du réflexe autoritaire post-Covid, alors que l’Assemblée l’avait rejetée. Après le fiasco sanitaire COVID, la machine autoritaire se remet en marche. Dimanche 23 novembre, le Sénat a voté à main levée le rétablissement de la vaccination obligatoire contre la grippe pour les soignants exerçant à titre libéral. Une mesure que l’Assemblée nationale avait supprimée quelques jours plus tôt. Le gouv


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany