Albert Bourla, président de Pfizer, a obtenu les honneurs du Bureau Ovale, où Donald Trump a dévoilé le contenu d'un accord qualifié d'historique. Nous vous en détaillons le contenu ici.

Le 30 septembre 2025, le président Donald Trump, aux côtés du PDG de Pfizer Albert Bourla et du secrétaire à la Santé et aux Services sociaux Robert F. Kennedy Jr., a annoncé un accord qualifié de « révolutionnaire » sur le prix des médicaments.Cet accord transactionnel a été conçu pour offrir une victoire politique majeure à l'administration tout en apportant une stabilité financière à Pfizer.
L'accord repose sur cinq piliers principaux:
- Prix de la « Nation la plus favorisée » (NPF) : Pfizer appliquera les prix les plus bas offerts dans d'autres pays développés à la quasi-totalité de ses médicaments vendus à Medicaid, ainsi qu'à tous les nouveaux médicaments lancés sur le marché américain.
- Vente directe au consommateur : Création d'une plateforme en ligne, TrumpRx.gov, où les patients pourront acheter des médicaments Pfizer avec des réductions moyennes de 50 %.
- Rééquilibrage des coûts mondiaux : L'administration américaine encouragera les autres pays à payer davantage pour les médicaments existants.
- Relocalisation (« Onshoring ») : Pfizer s'est engagé à rapatrier aux États-Unis la valeur de ses importations actuelles.
La principale motivation de Pfizer pour accepter ces conditions était d'éviter une menace économique existentielle. L'administration avait brandi la menace de droits de douane de 100 % sur les produits pharmaceutiques importés, qui devaient entrer en vigueur le 1er octobre.En échange de ses concessions, Pfizer a obtenu une exemption de trois ans de ces droits de douane.
Pour sceller l'accord, l'entreprise a également annoncé un investissement massif de 70 milliards de dollars dans la recherche et la fabrication aux États-Unis.
Les motivations des acteurs étaient claires : Trump a obtenu une victoire populiste tangible sur un enjeu électoral clé. Bourla a sécurisé son entreprise contre des droits de douane dévastateurs et une incertitude réglementaire, ce qu'il a qualifié de « victoire pour Pfizer » apportant « certitude et stabilité ». Kennedy a soutenu l'accord, le qualifiant de mesure d'« équité » pour les Américains.
La réaction des marchés a été révélatrice. L'action de Pfizer a grimpé de 5 à 8 %, Wall Street considérant que la valeur de l'exemption des droits de douane dépassait de loin le coût des réductions de prix ciblées.
À l'inverse, les experts en politique de santé se sont montrés sceptiques, soulignant que l'impact direct sur la plupart des patients serait limité, car les économies sur les prix de Medicaid profiteraient principalement aux gouvernements et non aux bénéficiaires, dont les quotes-parts sont déjà minimes. L'accord a ainsi établi un nouveau modèle pour l'industrie : collaborer avec l'administration pour obtenir une stabilité réglementaire en échange de concessions politiquement avantageuses.
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