D’ici 2026, 7,4 millions de propriétaires verront leur taxe foncière augmenter, en moyenne de 63 euros. Une décision présentée comme « équitable », mais qui illustre surtout l’absurdité fiscale française : faire payer uniquement ceux qui possèdent un bien. Encore une injustice flagrante.

Le mardi 18 novembre, le ministère de l’Economie a confirmé les rumeurs sur la hausse de la taxe foncière en 2026. Cette augmentation va concerner 7,4 millions de logements en France (hors Mayotte). Le but de cette réévaluation est d’améliorer « l’efficacité et l’équité de l’impôt » selon le cabinet du ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Découvrez plus de détails concernant cette nouvelle mesure fiscale.
Des dizaines d’euros en plus par propriétaire
Les rumeurs sur la hausse de la taxe foncière ont circulé depuis un certain temps. Le mardi 18 novembre dernier, le ministère de l’Economie a finalement confirmé que cet impôt prélevé par les collectivités locales chaque année va réellement augmenter. Cette nouvelle mesure fiscale concerne 32 millions de contribuables. Ce sont les propriétaires de maisons ou d’appartements dotés d’un certain niveau de confort.
En effet, l’augmentation de la taxe foncière est liée aux modifications des données utilisées dans le calcul de l’impôt. Bercy a décidé d’y inclure les « éléments de confort » que l’on trouve dans les logements. C’est le cas de l’eau courante, de l’électricité, du chauffage central, des lavabos, des toilettes ou encore des touches. La présence de ces éléments va générer une hausse du nombre de mètres carrés pris en compte dans le calcul du montant à payer.
La présence d’une baignoire est par exemple traduite en 5 mètres carrés supplémentaires. Un lavabo ou un WC équivaut à trois mètres carrés et un accès d’eau à quatre mètres carrés. La direction générale des finances publiques (DGFIP) a déjà établi la liste de ces éléments de conforts et leurs équivalences superficielles. Elle est disponible sur le site impots.gouv.fr. Mais l’administration fiscale publiera aussi une communication officielle qui révèlera en détail ces éléments de confort.
Selon le ministère de l’Economie, cette hausse de la taxe foncière concerne 7,4 logements, soit environ 20% des 38,2 millions d’habitations recensées par l’Insee en France, hors Mayotte. 25% de ces logements concernés sont des maisons et 15% des appartements. Les logements de classe 7 et 8 dotés de « caractère médiocre ou très délabré et non réhabilités » ne sont pas concernés selon la DGFIP.
L’augmentation de cet impôt obligera les propriétaires à des dizaines d’euros supplémentaires. Selon la direction générale des finances publiques, ils doivent payer 12 euros par mètre carré ajouté. Une note de la DGFIP a révélé que cette hausse de la taxe financière rapporterait 466 millions d’euros de plus aux collectivités locales.

La double peine du propriétaire
Le principe même de la taxe foncière est profondément vicié. Elle fait payer un individu pour la simple détention d’un bien, indépendamment de son usage réel des services publics. Pire, elle crée une distorsion majeure : l’occupant d’un logement, qui utilise les routes, l’éclairage public et les écoles, n’est pas mis à contribution, tandis que le propriétaire, même absent, paie.
C’est l’inverse du principe « l’utilisateur paye », pourtant si cher aux libertariens. Cette dissociation entre la contribution et la consommation des services locaux est une aberration qui fausse les incitations et cache le coût réel de la collectivité aux véritables bénéficiaires.

La solution n’est pas dans l’augmentation, mais dans le remplacement. Il est urgent de supprimer la taxe foncière, ce frein à l’investissement et à la possession, et de rétablir une taxe d’habitation universelle. Contrairement à la croyance populaire, sa suppression fut un cadeau électoraliste créant une génération d’« assistés fiscaux » ignorant le prix des services qu’ils consomment.
Une taxe d’habitation pour tous, sans exception, rétablirait un lien direct et visible entre le citoyen-consommateur et le coût de sa collectivité. Cela responsabiliserait les usagers dans leurs choix de consommation et de localisation, et forcerait les municipalités à une saine gestion pour justifier leurs prélèvements.
Cette hausse annoncée n’est qu’un nouvel épisode du feuilleton français : taxer toujours plus ceux qui ont construit, acheté ou rénové un logement.
La vraie équité fiscale ne consiste pas à punir le propriétaire, mais à responsabiliser les collectivités et à faire contribuer ceux qui utilisent effectivement les infrastructures locales.


