L’Allemagne prétend moderniser la défense européenne par un service militaire “volontaire”, mais avance en réalité vers une conscription déguisée. Berlin multiplie les obligations pour sa jeunesse, tandis que la remilitarisation de l’UE progresse sans jamais consulter un peuple favorable à la paix.

Le nouveau « service militaire attractif » allemand, ardemment défendu par le ministre Pistorius, n'est qu'un leurre. Derrière l'emballage marketing( questionnaires obligatoires, examens médicaux de masse, fichage généralisé de toute une classe d'âge) se cache un dispositif d'État aussi implacable qu'inquiétant. Ce mécanisme, présenté comme un compromis, est en réalité le cheval de Troie d'un bellicisme renaissant en Europe. Il ne s'agit plus de défendre un territoire, mais de répondre aux exigences quantitatives de l'OTAN, de servir les intérêts géostratégiques de l'hégémon américain sur le Vieux Continent, au mépris du désir de paix qui anime les sociétés civiles.
Le bellicisme d’État derrière le “volontariat”
Le prétendu « service volontaire » repose sur un dispositif de contrainte d'une efficacité redoutable. Dès 2026, chaque jeune homme de 18 ans sera fiché, traqué via son adresse municipale, et sommé de remplir un « questionnaire d'aptitude ». Cette première intrusion, présentée comme administrative, est l'acte fondateur d'une mise sous tutelle.
L'étape suivante ? Un examen médical obligatoire pour 300 000 jeunes hommes par an, un véritable triage pré-militaire. Le ministre Pistorius l'admet sans détour : il s'agit de savoir qui pourra être « mobilisé en cas de conflit ». Le vocabulaire est on ne peut plus clair. L'État collecte toutes les informations sur ses citoyens, préparant le terrain pour une future conscription qu'il ose à peine nommer.
Avec 182 000 soldats, la Bundeswehr est loin des 260 000 hommes exigés par l’Otan d’ici 2035. L’enjeu dépasse la simple réforme nationale : il s’agit d’intégrer pleinement l’Allemagne dans le dispositif de remilitarisation voulue par l’Union européenne et encouragée par Washington.

Ce n’est pas la défense du territoire allemand qui guide la réforme, mais la participation à l’effort militaire transatlantique. Le “volontariat renforcé” n’est qu’une réponse administrative à un impératif stratégique extérieur.
L'Allemagne, puissance économique dominante en Europe, se mue ainsi en principal sous-traitant militaire de Washington sur le continent, sacrifiant sa propre jeunesse sur l'autel d'un conflit qui n'est pas le sien.

Résistances : la jeunesse face à la machine de guerre
Heureusement, des voix s'élèvent contre cette dérive. La jeunesse, première concernée, n'est pas dupe. Le secrétaire de la Conférence fédérale des étudiants, Quentin Gärtner, dénonce avec justesse l'aberration : un État prompt à dépenser des milliards pour préparer la guerre, mais pingre quand il s'agit d'investir dans l'éducation et la santé mentale de sa jeunesse.
Dans le même temps, le parti de La Gauche organise la résistance en préparant un service de conseil pour l'objection de conscience, rappelant que la Loi fondamentale garantit ce droit inaliénable.
Ces résistances incarnent le refus d'un peuple de se voir confisquer son avenir par une classe politique alignée sur les diktats atlantistes.
La jeunesse européenne veut la paix, pas une nouvelle course aux armements. Il est temps de démanteler cette machine de guerre avant qu'elle ne dévore nos libertés.

