En date de novembre 2025, voici les éléments essentiels à retenir du plan de paix proposé par l'administration Trump pour l'Ukraine. Ce plan, qui circule sous la forme d'un projet de 28 points, marque une rupture nette avec la politique américaine précédente en exigeant des concessions majeures de la part de Kiev.
Voici une synthèse des implications du plan Trump :
Le cœur du plan : le gel du conflit et des concessions territoriales
L'objectif central est d'arrêter les combats immédiatement en figeant la situation sur le terrain, ce qui entérine de facto l'occupation russe sur une partie du territoire.
- Pertes territoriales : la Russie conserverait la Crimée, ainsi que les régions de Louhansk et de Donetsk.
- Retrait ukrainien : l'Ukraine devrait retirer ses troupes des parties de la région de Donetsk qu'elle contrôle encore.
- Zone tampon : une zone démilitarisée serait créée le long de la ligne de front (notamment dans le Donbass), où les forces russes n'entreraient pas, mais qui serait reconnue comme territoire russe ou neutre.
- Statut quo au Sud : le contrôle des régions de Kherson et Zaporijjia serait partagé selon la ligne de front actuelle (la Russie conservant ce qu'elle occupe).

La fin des ambitions atlantistes (NATO)
C'est l'une des exigences clés de Moscou que ce plan semble satisfaire :
- Pas d'adhésion à l'OTAN : l'Ukraine devrait inscrire dans sa Constitution qu'elle renonce à rejoindre l'Alliance atlantique. L'OTAN, de son côté, modifierait ses statuts pour exclure l'adhésion future de Kiev.
- Limitation militaire : l'armée ukrainienne serait plafonnée à 600 000 hommes (contre environ 880 000 actuellement).
- Pas de troupes étrangères : l'OTAN s'engagerait à ne pas stationner de troupes sur le sol ukrainien.

Les contreparties pour l'Ukraine (garanties et économie)
En échange de ces concessions, le plan offre certaines "carottes" pour Kiev :
- Garanties de sécurité américaines : les États-Unis offriraient une garantie de sécurité "fiable" (mais qui deviendrait caduque si l'Ukraine attaquait la Russie).
- Porte ouverte à l'UE : contrairement à l'OTAN, l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne serait permise et soutenue.
- Reconstruction : un fonds de 100 milliards de dollars (financé par les avoirs russes gelés) serait créé pour la reconstruction.
- Avions européens : des chasseurs européens pourraient être stationnés en Pologne pour assurer une couverture défensive.

La réhabilitation de la Russie
Le plan prévoit une normalisation rapide des relations avec Moscou :
- Levée des sanctions : les sanctions occidentales seraient levées progressivement.
- Retour sur la scène internationale : la Russie serait réintégrée dans les instances économiques mondiales et invitée à rejoindre le G8.
Les réactions et la faisabilité
Ce plan a provoqué une onde de choc diplomatique :
- Côté ukrainien : le président Zelensky et son état-major jugent ces conditions inacceptables, parlant de risque de "capitulation" ou de "suicide". Le retrait forcé des zones encore tenues par l'armée ukrainienne dans le Donbass est un point de blocage majeur.
- Côté européen : l'inquiétude est vive face à ce qui ressemble à un accord imposé sans concertation suffisante ("syndrome de Munich"). Les Européens insistent pour ne pas être mis à l'écart des négociations.
- L'échéance : Donald Trump semble vouloir une réponse rapide (évoquant parfois la fin novembre 2025 comme date butoir pour une acceptation de principe), mettant une pression maximale sur Kiev.
En résumé : ce plan propose "la paix contre la terre et la neutralité". Il vise à sortir les États-Unis du conflit en satisfaisant les exigences sécuritaires de la Russie, tout en offrant à l'Ukraine une survie économique et politique (UE), mais amputée militairement et territorialement.