Oubliez les analyses complexes sur le déficit public ou la courbe de Laffer. Si vous voulez comprendre pourquoi la France coule pendant que l'orchestre joue du pipeau sur le pont du Titanic, il faut se pencher sur le "cas Rousseau".
Sandrine Rousseau devient écarlate quand elle apprend grâce à Gabriel Attal qu’elle bénéficie du régime de retraite par capitalisation des fonctionnaires.:) via @Ambroise_Mejean pic.twitter.com/xgrRau5gcZ
— François Momboisse (@fmomboisse) November 20, 2025

Non, pas Jean-Jacques, l'autre. Celle qui murmure à l'oreille des déconstructeurs.
L'histoire est savoureuse. Imaginez une scène de vaudeville fiscal. Nous sommes sur un plateau télévisé parisien feutré (C à vous, le salon de thé de la bien-pensance). Sandrine Rousseau, agrégée d'économie (ne riez pas, c'est marqué sur sa fiche Wikipédia), pourfendeuse du néolibéralisme et grande prêtresse de la retraite par répartition, se fait coincer par la réalité. On lui apprend, en direct, qu'en tant qu'universitaire et fonctionnaire, elle bénéficie d'une retraite par capitalisation.
Sa réaction? La stupéfaction. Le déni. "Ah bon? Je ne savais pas.".
Arrêtons-nous une seconde. Une économiste, ancienne vice-présidente d'université, ignore qu'une partie de son salaire est placée sur les marchés financiers depuis vingt ans. C'est un peu comme si un boucher découvrait après deux décennies de carrière que les saucisses sont faites avec de la viande.

Le "communisme de marché" pour l'élite
Ce que notre chère Sandrine ignorait — ou avait choisi d'ignorer pour préserver sa pureté idéologique — c'est l'existence du RAFP (Régime de Retraite Additionnelle de la Fonction Publique). C'est un fonds de pension monstrueux, mes amis. Un truc de capitalistes purs et durs, pesant plus de 40 milliards d'euros, investi en actions, en obligations, et même dans l'immobilier de bureau que les Verts détestent tant.
L'ironie est mordante : pendant que Madame Rousseau bat le pavé pour empêcher le petit salarié du privé de placer trois sous en bourse (car la capitalisation, c'est le "vol"), l'État français, ce grand hypocrite, gère le plus gros fonds de pension du pays... exclusivement pour ses fonctionnaires!.
C'est la quintessence du socialisme à la française : la répartition (la pyramide de Ponzi) pour la plèbe, et la capitalisation (la vraie création de valeur) pour la Nomenklatura. Et le plus beau? Ils ne s'en rendent même pas compte. Ils encaissent les dividendes du CAC40 sur leur compte retraite tout en tweetant contre les superprofits. C'est magique. C'est le "En même temps" cognitif.

L'effondrement cognitif (c'est elle qui le dit)
Sandrine Rousseau aime parler d'"effondrement cognitif" pour qualifier ses adversaires ou les vieux mâles blancs. Mais n'est-ce pas là une magnifique projection freudienne?
Comment appeler autrement cette pathologie qui consiste à enseigner l'économie sans savoir lire sa propre fiche de paie? C'est le triomphe de l'incompétence diplômée. Nous sommes gouvernés par une caste qui vit dans une "forclusion du réel". Pour eux, l'argent n'est pas le fruit d'une production ou d'un investissement ; c'est une manne qui tombe du ciel étatique, une abstraction comptable.
Le lien de cause à effet a disparu. Dans le monde merveilleux de Rousseau, on peut avoir la retraite à 60 ans, travailler moins (le fameux "droit à la paresse"), refuser la croissance, et pourtant, par miracle, les pensions seront payées. Par qui? Par quoi? Mystère. Sans doute par l'argent magique ou la taxe sur les barbecues virilistes.
L'immunité des "bons"
Imaginez un instant un PDG qui avouerait à la télévision ignorer comment est financée sa propre retraite. Il serait viré dans l'heure pour incompétence grave. Mais en politique française, l'ignorance crasse est pardonnée, voire valorisée, tant qu'elle est drapée dans la vertu morale.
Sandrine Rousseau ne subit aucune conséquence de cette "sinistralité" intellectuelle. Au contraire, elle est réinvitée. Elle fait le buzz. Elle est le symptôme d'un système où la compétence technique est devenue suspecte, presque réactionnaire. Savoir compter, c'est déjà être de droite.

Sauve qui peut
Cette anecdote du RAFP est hilarante, certes, mais elle est surtout terrifiante. Elle nous rappelle que les gens qui votent les lois de finances, qui décident de vos impôts et de l'avenir de vos enfants, sont des illettrés économiques fonctionnels. Ils pilotent le navire sans savoir lire la carte, persuadés que les icebergs sont des constructions sociales du patriarcat.
Alors, un conseil d'amie : faites comme Sandrine Rousseau, mais consciemment. Capitalisez. Parce que si vous comptez sur ces gens-là pour gérer votre avenir par "répartition", vous finirez par manger des racines bios en attendant un chèque qui n'arrivera jamais.
