L'alerte est venue de Pavel Durov, le fondateur de Telegram. La France pousse l'UE à imposer un scan automatique de toutes les conversations privées sur smartphone avant leur éventuel cryptage. Une mesure totalitaire qui en dit long sur la dérive liberticide du macronisme.

Les sonnettes d'alarme, tirées par des figures comme Pavel Durov de Telegram, ne sont pas de l'hyperbole ; elles sont le cri d'un canari dans la mine de charbon de nos libertés numériques. Les bureaucrates de Bruxelles, sous le prétexte moralement irréprochable de la protection de l'enfance, s'apprêtent à commettre le hold-up le plus audacieux du siècle : l'abolition de la conversation privée. Le projet de règlement, cyniquement surnommé "Chat Control", n'est rien de moins qu'une proposition visant à installer un mouchard d'État dans la poche de chaque citoyen européen.
Ne vous laissez pas berner par le jargon technique. La méthode, le "client-side scanning", est d'une simplicité tyrannique : votre propre appareil, votre propriété privée, sera contraint de scanner vos photos, vos vidéos et vos textes avant même que vous ne puissiez les protéger par le sceau du chiffrement. C'est l'équivalent numérique d'un agent gouvernemental lisant votre courrier par-dessus votre épaule avant que vous ne scelliez l'enveloppe. L'idée même de chiffrement de bout en bout, cette promesse mathématique que seuls vous et votre interlocuteur pouvez connaître le contenu de vos échanges, est ainsi vidée de sa substance, transformée en une farce sécuritaire.

La pente est glissante et nous sommes déjà au bord du précipice. Le prétexte est toujours noble ; le résultat est toujours la tyrannie. Une fois cette infrastructure de surveillance de masse construite pour traquer un mal, elle sera inévitablement tournée contre d'autres : la "désinformation", le "discours de haine", et finalement, la dissidence politique. C'est une porte dérobée universelle qui, une fois installée, ne servira jamais qu'un seul maître : l'État. Les journalistes, les lanceurs d'alerte, les minorités et tout individu souhaitant simplement penser librement sans être surveillé en seront les premières victimes. L'hypocrisie est totale lorsque ces mêmes architectes de la surveillance cherchent à exempter leurs propres communications de ce régime totalitaire.
Heureusement, une fragile coalition de raison, avec l'Allemagne en tête, retient pour l'instant cette marée de totalitarisme numérique. Mais l'appétit de l'État pour le contrôle est insatiable. Ce n'est pas un débat sur la technologie ; c'est une bataille pour la souveraineté de l'individu. La question n'est pas de savoir si nous pouvons éradiquer le mal en sacrifiant la liberté, mais de savoir si nous sommes prêts à vivre dans un monde où chaque pensée privée est potentiellement une preuve à charge. La ligne doit être tracée ici. Nous ne devons pas échanger notre liberté contre la promesse de sécurité d'un bureaucrate.
On notera que la France est en tête de pont sur ce dossier, et cet extrémisme ne s'est pas arrangé avec Lecornu (voir notre article par ailleurs sur ces sujets).
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