Plan IA de 109 milliards € : les détails de l’ambition française

À l’occasion du Sommet sur l’Intelligence Artificielle (IA), Emmanuel Macron a dévoilé un plan d’investissement massif de 109 milliards d’euros pour positionner la France comme un leader mondial dans ce domaine. Ce plan, soutenu par des acteurs nationaux et internationaux, vise à renforcer les infrastructures, l’innovation et la recherche en IA. Entre temps, on a pourtant assisté au lancement désastreux de l’Intelligence Artificielle (IA) à la française, Lucie, qui a été présenté comme une « alternative transparente et fiable » face à ChatGPT.

Le plan de 109 milliards d’euros annoncé par Emmanuel Macron marque une étape majeure dans la course à l’innovation en IA. Grâce à des investissements massifs et des partenariats internationaux, la France pourrait se positionner comme un acteur clé dans ce domaine. Cependant, la forte présence de capitaux étrangers, notamment américains, rappelle que la souveraineté technologique reste un défi à relever pour l’Europe.Décryptage des acteurs clés et des enjeux de ce projet stratégique.
Les investissements internationaux au cœur du plan
Le plan français s’appuie en grande partie sur des financements étrangers, notamment des Émirats arabes unis et des fonds d’investissement américains. Les Émirats arabes unis, via le fonds MGX basé à Abu Dhabi, vont financer un data center de 1 GW en France pour un montant de 50 milliards d’euros. Cet investissement, le plus important en Europe depuis 2016 selon le cabinet Trendeo, illustre l’attractivité de la France dans le domaine de l’IA.
Du côté américain, le fonds Apollo prévoit une première tranche de 5 milliards de dollars pour financer des infrastructures de nouvelle génération. Brookfield, un autre fonds américain, annonce un plan de 20 milliards d’euros, dont 15 milliards seront consacrés aux data centers via sa filiale Data4. Enfin, Digital Realty, spécialiste des data centers, investira 5 milliards d’euros pour en construire 13 nouveaux à Marseille et en région parisienne.
Un sommet aux couleurs franco-américaines
Les entreprises françaises ne sont pas en reste. Eclairion, spécialisée dans les supercalculateurs, déploie un nouveau data center à Bessé-sur-Braye, doté d’une puissance supérieure à son site actuel. Iliad, le groupe de Xavier Niel, investit 3 milliards d’euros dans des infrastructures dédiées à l’IA, en partenariat avec Mistral AI. Ce dernier prévoit également de construire un centre de données en Essonne, équipé des dernières générations de puces, qui deviendra le plus grand d’Europe.
Si Emmanuel Macron a habilement mis en avant ce sommet comme une initiative française, nous l’avions déjà évoqué l’influence américaine reste prépondérante. Des fonds comme General Catalyst, à l’origine de projets paneuropéens, jouent un rôle clé dans cette mobilisation. Cette collaboration internationale, bien que bénéfique pour la France, soulève des questions sur l’autonomie stratégique du pays dans un secteur aussi crucial que l’IA.
Pour mémoire, dans une interview accordée au Financial Times, le magnat de la tech française, Xavier Niel,avait déclaré :
« Bien que l’Europe soit souvent perçue comme retardataire par rapport aux États-Unis et à la Chine, elle possède le potentiel nécessaire pour créer des entreprises d’IA compétitives, même avec des budgets plus modestes. »
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