Les ministres européens s'entendent pour taxer les petits colis importés, visant les géants chinois comme Shein et Temu. Officiellement pour "protéger le marché" et "lutter contre la non-conformité," cette mesure révèle surtout une soif insatiable de l'État pour le moindre centime, tout en ignorant la racine du problème : la pression fiscale locale qui rend les produits d'ici inabordables.

Jeudi, les ministres des Finances de l’Union européens ont décidé d’appliquer la taxation des petits colis d’une valeur inférieure à 150 euros qui entrent sur le territoire du vieux continent dès 2026.
La taxation des petits colis avancée
La fin de l’exonération des droits de douane sur les petits colis de moins de 150 euros entrant dans l’Union européenne a été proposée par la Commission européenne en février. Elle fait partie des mesures incluses dans la réforme de l’union douanière. Sa mise en œuvre est prévue pour la mi-2028. Mais les Vingt-Sept ont décidé de modifier le calendrier suite à la polémique liée aux produits Shein.
Un contrôle mené par les services douaniers a révélé la non-conformité de la plupart des articles provenant ce géant asiatique du e-commerce aux règlementations européennes. Les ministres des Finances européens ont alors décidé d’avancer l’application de la nouvelle règle sur la taxation des petits colis. Face à « l’urgence de la situation », « une solution simple et temporaire permettant de percevoir des droits de douane sur ces marchandises dès que possible en 2026 » est indispensable, a déclaré le Conseil de l’UE.
Roland Lescure parle de "protection des consommateurs" et de "souveraineté économique". Un langage qui masque mal la réalité. Ce qui dérange vraiment le pouvoir, ce n’est pas que vous receviez des produits potentiellement dangereux , sinon les douanes les intercepteraient réellement , c’est qu’ils entrent sans rapporter leur dîme au trésor public.

L'impuissance douanière transformée en opportunité fiscale
145 colis par seconde en 2024, dont 91% provenant de Chine. Les services avouent eux-mêmes leur incapacité à vérifier la conformité des produits. Plutôt que de simplifier les règles ou réduire la paperasse, la réponse est typiquement étatiste : créons une nouvelle taxe de 2 € par colis pour... financer les contrôles qui n'arrivent pas à se faire.
L'État crée un problème par son inefficacité, puis utilise ce même problème comme justification pour augmenter les prélèvements. Le consommateur paie deux fois : une fois pour des douanes inefficaces, une seconde fois via la nouvelle taxe qui prétend résoudre cette inefficacité.
D'un côté, une réglementation européenne étouffante qui alourdit les coûts de production locaux. De l'autre, une solution simpliste qui consiste à taxer la concurrence étrangère plutôt qu'à s'attaquer aux véritables freins à la compétitivité.
Comment croire que taxer quelques colis va "sauver" les entreprises européennes quand celles-ci croulent sous les charges, les normes et la complexité administrative ? Le gouvernement français, champion toutes catégories de la dépense publique, préfère jouer aux matraqueurs de plateformes chinoises plutôt que de réduire la pression fiscale qui étouffe ses propres entrepreneurs.
Si l’État voulait réellement protéger le consommateur, il baisserait la TVA, allégerait les normes, libérerait la concurrence locale. Au lieu de cela, il choisit la solution la plus simple : taxer tout le monde.
Cette taxation frappera surtout les ménages modestes qui trouvent dans ces plateformes des produits abordables. Les mêmes que l'État prétend protéger en interdisant les "produits dangereux" tout en les maintenant dans la dépendance par son modèle social-écologique coûteux.
Un marché libre n’a pas besoin de nouvelles taxes : il a besoin de laisser respirer ceux qui travaillent, produisent et achètent.
