Origines Covid: l’Allemagne a dissimulé des informations sur une fuite de labo chinois

Origines Covid: l’Allemagne a dissimulé des informations sur une fuite de labo chinois

Malgré les recherches approfondies menées par de nombreux experts, il reste impossible de définir avec précision les origines du Covid. Alors que la CIA avait publié un rapport indiquant que la théorie de fuite de laboratoire serait la cause la plus probable de la pandémie du Covid-19, avec un « faible degré de confiance ». Selon le NYPOST, le service de renseignement étranger allemand (BND) pencherait également  pour une fuite accidentelle du virus depuis un laboratoire chinois, suite à une opération secrète effectuée en 2020 baptisée « Saaremaa ». Néanmoins, cette nouvelle révélation n’a jamais été rendue public, regrettent deux journaux allemands. A ce jour, la Chine, accusée d’avoir minimisé les risques liés au laboratoire P4 de Wuhan, persiste dans son récit d’une origine zoonotique, soutenu par le rapport de l’OMS de mars 2021.

En 2020, le service de renseignement étranger allemand (BND) avait estimé à 80 % voire 90 % la probabilité que le virus à l’origine du Covid-19 ait été accidentellement libéré par l’Institut de virologie de Wuhan. Selon un rapport de Die Zeit et Sueddeutsche Zeitung, ce laboratoire aurait mené des expériences de « gain de fonction », visant à augmenter la transmissibilité des virus pour mieux les étudier. La CIA, de son côté, a déclaré que la théorie de la fuite de laboratoire était « probablement » la plus plausible, bien qu’avec une « faible confiance ». L’agence américaine continue de considérer les deux scénarios (fuite de laboratoire et origine naturelle) comme possibles.

Une évaluation confidentielle du BND


Selon les journaux allemands Die Zeit et Sueddeutsche Zeitung, le service de renseignement étranger allemand (BND) aurait conclu que le virus SARS-CoV-2 aurait pu s’échapper du laboratoire de Wuhan en raison d’expériences de « gain de fonction ». Ces recherches, visant à rendre les virus plus transmissibles, auraient été menées dans des conditions de sécurité insuffisantes, avec de multiples violations des protocoles. Le gouvernement allemand a été rapidement informé de ces conclusions lorsque Bruno Kahl, le directeur du BND, en a fait part directement à Angela Merkel, alors chancelière. Toutefois, ce rapport est n’a jamais été rendu public.

Après qu’Olaf Scholz a pris la tête du gouvernement, le BND a une nouvelle fois informé la chancellerie des conclusions du rapport. Cependant, comme précédemment, aucune information n’a été rendue publique. Ni le Parlement allemand ni l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’ont été mis au courant de ces éléments. Ce rapport est demeuré strictement confidentiel, mais aurait été partagé avec les États-Unis.

Interrogée par la presse allemande, Angela Merkel a refusé tout commentaire. Une position partagée par Helge Braun, alors directeur de la Chancellerie, et Johannes Geismann, secrétaire d’État en charge des services de renseignement, qui ont également gardé le silence sur ce dossier sensible.

Côté américain, la Central Intelligence Agency (CIA) a également émis des réserves sur l’origine naturelle du virus. En janvier 2025, l’agence américaine a déclaré que la pandémie était « plus susceptible » d’avoir émergé d’un laboratoire,sans qu’elle puisse la confirmer. Une thèse qui se rallie ici au FBI, qui avait déjà suggéré en 2023 que la maladie provenait« très probablement » d’un laboratoire de Wuhan.

La Chine rejette les accusations


Le gouvernement chinois a fermement dénié toute responsabilité dans la pandémie. Le ministère des Affaires étrangères a affirmé que l’Institut de virologie de Wuhan n’a jamais mené de recherches sur les coronavirus liés au COVID-19 et n’a pas été impliqué dans la création ou la fuite du virus. Pékin accuse Washington de politiser la question, notamment à travers les enquêtes menées par les agences de renseignement américaines.

Le débat s’est encore compliqué avec les révélations sur les financements américains, via l’EcoHealth Alliance, pour des recherches sur le « gain de fonction » à Wuhan. Peter Daszak, impliqué dans l’enquête de l’OMS, est également critiqué pour des conflits d’intérêts potentiels. Donald Trump, quant à lui, a toujours publiquement soutenu la théorie de la fuite de laboratoire et appelé à des réparations financières de la part de la Chine.