« Liberté » de Magà Ettori: le film qui fracasse le discours officiel sur les antipass

« Liberté » de Magà Ettori: le film qui fracasse le discours officiel sur les antipass


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C'est une gageure, un film qui a été réalisé en quelques semaines, pour donner la parole à des "blouses blanches" avant la date fatidique du 15 septembre, celle de l'obligation vaccinale pour pouvoir continuer à travailler. Le film est remarquable car, quels que soient les talents de cinéaste de Magà Ettori, il est rare que les films militants emportent la conviction.  Cependant "Liberté" est un film puissant, qui fait voler en éclat tout le discours officiel sur les soignants "antipass".

Le film « Liberté » vaut la peine d’être regardé car il est comme une énorme claque à tous les discours officiel sur les antipass. Pendant 1h40, des infirmières, des médecins, des scientifiques, une philosophe professeur de classe prépa se succèdent et reviennent à l’écran pour expliquer leur opposition au pass sanitaire et motiver leur refus de ces vaccins-là.  Chacun des interviewés a le temps de déployer son discours. Les déclarations sont entrecoupées d’images filmées dans les manifestations parisiennes.

1. Le discours dans ce film est enraciné à gauche

Magà Ettori est connu pour son engagement à gauche. Militant régionaliste corse, écologiste, vivant en Grande-Bretagne, le cinéaste est allé chercher des antipass dont la sensibilité n’est pas éloignée de la sienne. De ce fait le film ridiculise tout le discours de ces médias qui veulent faire croire que l’argumentation des anti-pass serait d’extrême-droite. Ce film est une bonne nouvelle pour le renouveau de la démocratie en France car il signifie qu’un renouveau se prépare à gauche, loin des médias et des partis momifiés. 

2. Le film lève le voile sur l’ampleur du rejet d’Emmanuel Macron.

Il n’y a jamais de propos violents ou insultants tenus vis-à-vis du chef de l’Etat. Mais le constat ravageur de contradictions insurmontables – mettre les soignants à l’honneur le 14 juillet 2020; les soumettre à la vaccination obligatoire un an plus tard. Et l’idée, développée par plusieurs des intervenants, qu’Emmanuel Macron n’est pas à la hauteur de sa charge. L’un des scientifiques interrogés s’exprime comme citoyen et fait remarquer que l’on aurait attendu, le 12 juillet, un discours disant: « Après avoir largement consulté, je propose X ou Y ». Au lieu de cela on a eu un « Moi je » permanent et une série d’oukases.  

Le rejet d’Emmanuel Macron est à souligner car il est, de notre point de vue, la tendance profonde de l’opinion, sous-estimée par tous ceux qui préparent et se préparent à l’élection présidentielle. En tout cas, ici, on n’est loin du triomphalisme gouvernemental sur le succès de la campagne vaccinale. 

3. Le film est une contribution tranquille  à la vérité sur la crise sanitaire, qui vient alimenter le dossier à charge de nos gouvernants.

On y entend parler du tri des malades au printemps 2020, de l’euthanasie par sous-alimentation  ou au Révotril, du quotidien des soignants sous-équipés, des suppressions de lits qui ont continué, à rebours du discours officiel, du caractère expérimental des vaccins actuellement proposés etc…

Le dossier de nos gouvernants ne cesse de s’alourdir.

4. Le film est une leçon d’humanité.

Le cinéaste a saisi sur le vif le renouveau d’un discours démocratique, qui donne confiance dans l’avenir. Sans doute beaucoup de spectateurs du film plébisciteront-ils Sonia, cette infirmière qui n’a pas l’intention de renoncer à un pouce de sa liberté malgré la menace d’être suspendue. « Monsieur Macron est peut-être riche et puissant extérieurement », explique-t-elle, mais « Nous avons quelque chose qu’il n’aura jamais, notre richesse intérieure! » Peut-on mieux dire? 

Regarder le film, qui appelle à une forte mobilisation au côté des soignants le 15 septembre, ne doit pas détourner, au contraire, de lire les contributions du Courrier des Stratèges sur les moyens de mettre en échec le gouvernement et les employeurs: ici, ici et ici


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