L’IA, moteur involontaire de la folie reflationniste ? Par Florent Machabert

Nous reprenons au calme nos réflexions sur les conséquences économiques et financières de l’avènement de l’intelligence artificielle générative, et notamment d’une certaine démocratisation des « agents conversationnels » (ChatGPT, Gemini, Grok, Copilot, Claude, Mistral, DeepSeek, etc.).

Alors que les acteurs institutionnels et les commentateurs de la politique monétaire conventionnelle continuent de nourrir majoritairement la crainte d’une stagflation – cette situation inhabituelle où l'économie connaît simultanément une STAGnation de la croissance économique et une inFLATION persistante, nous proposons aujourd’hui aux lecteurs du Courrier une thèse contrarienne : et si, avec l’essor de l’intelligence artificielle, la peur de la stagflation n’était plus, au fond, qu’un écran de fumée ?

L’IA ne réduit-elle pas en effet à néant la menace rampante de la stagflation ?

De fait, l’IA pourrait au contraire devenir le moteur d'une puissante vague déflationniste, qui autoriserait mécaniquement les Banques centrales « occidentales » (celles, pour le dire vite, qui ont « monétisé » le Covid par la dette) à poursuivre leur folle logique de création monétaire, conformément à la Théorie Monétaire Moderne (TMM) déjà exposée : les exonérant de facto de leur lutte obsessionnelle contre l’inflation, l’IA pourrait alors servir d’alibi aux États, libérés de la contrainte du coût du capital, et à leurs principaux argentiers (FED, BCE, BoE, BoJ, etc.), pour accroître, en la roulant, leur dette publique, alimenter une économie de bulles (et pas que sur les valeurs de la tech…) et faire proliférer les entreprises « zombies », à grands coups de politiques « reflationnistes » – comprendre : de baisse des taux, sans crainte de tensions inflationnistes.