Au moment où Zelinsky rencontre Macron, et où le quatrième hiver de cette guerre s'installe, l'Ukraine n'est pas dans une impasse ; elle est au bord d'une rupture stratégique. La "poly-crise" que de nombreux analystes annonçaient, prédisaient ou redoutaient, est arrivée.

Zelinsky a joué son va-tout, aujourd'hui, en France, aux côtés d'Emmanuel Macron, en promettant des achats massifs de Rafale pour lesquels il n'a pas un fifrelin pour payer. Face à une Europe qui préfère se voiler la face sur le rapport de forces réel sur le terrain, qu'importe la poudre aux yeux et les fausses promesses ?
Mais sur le front, la situation est critique. Dans le Donbass, les forces russes, au prix de pertes humaines que l'on ne peut que qualifier d'astronomiques — les estimations parlent de 332 000 victimes russes rien que pour 2025 — sont en train de compléter l'encerclement de la poche de Pokrovsk et Myrnohrad. Leur objectif est simple et brutal : couper les lignes de ravitaillement ukrainiennes. Plus au sud, le long de l'axe de Hulyaipole, le commandant en chef ukrainien lui-même admet que la situation s'est "significativement détériorée".


Mais ces avancées russes, bien que réelles, ne sont que le symptôme. La maladie est plus profonde. Le front ne craque pas seulement sous le poids de l'acier russe, mais sous celui, conjugué, d'un abandon politique à Washington, d'une crise de confiance à Kyïv et d'une paralysie bureaucratique à Bruxelles. L'Ukraine est prise dans une tempête parfaite, et elle est en train de perdre sur tous les fronts simultanément.

Le choc de Washington : la fin de l'aide inconditionnelle
Le premier et le plus brutal des vents contraires souffle depuis Washington. L'investiture du président Donald Trump en janvier 2025 a provoqué le "net changement" de politique que tout le monde à Kyïv redoutait. L'ère du soutien illimité est révolue.
