Les autorités chinoises jouent la carte de la souplesse, mais continuent la traque des opposants

Les autorités chinoises jouent la carte de la souplesse, mais continuent la traque des opposants


Partager cet article

Fin novembre, plusieurs villes de la Chine continentale ont été le témoin de manifestations de grande envergure visant à dénoncer la politique zéro Covid Covid-19. Les étudiants de plusieurs universités ont réclamé la fin des restrictions et exprimé leur mécontentement face à la tragédie de l’incendie de l’immeuble à Urumqi. Après ces manifestations, les autorités ont décidé de prendre des mesures sévères. Aux dernières nouvelles, les autorités chinoises recherchent activement les manifestants.

Depuis vendredi, plusieurs villes chinoises ont retrouvé leur calme grâce à une présence massive des forces de l’ordre dans les rues. Après les manifestations, le gouvernement chinois s’est montré coopératif. Les autorités ont commencé à desserrer la vis sanitaire dans des dizaines de districts de Shanghai et de Guangzhou, les villes épicentres de la pandémie. Mais après ces manifestations, la police commence à traquer les manifestants, notamment via leurs téléphones portables. Beaucoup ont affirmé avoir été contactés ou reçu la visite des forces de l’ordre après leurs participations à ces rassemblements.

Évacuation ou confinement des campus

Le travail de répression a débuté. Les autorités chinoises ont décidé de lancer des recherches contre les participants aux manifestations. Certains protestataires ont déclaré à Reuters qu’ils ont reçu des appels téléphoniques leur demandant de se présenter à un poste de police avec des comptes rendus écrits de leurs activités au moment de la manifestation.

Un étudiant a aussi révélé que son université lui a demandé s’il avait participé aux manifestations. Il devait aussi fournir un compte rendu écrit de ses activités de dimanche soir. Notons qu’au moins 10 universités chinoises ont décidé de renvoyer les étudiants chez eux.

Selon le spécialiste de la politique chinoise à l’université de Chicago, Dali Yang, les autorités espèrent “désamorcer la situation en évacuant les campus« . Pour éviter toute nouvelle manifestation, certaines universités ont continué à être confinées. Leurs étudiants doivent déposer une demande pour en sortir et les visites sont interdites.

Selon les manifestants, la manière dont les autorités chinoises les ont identifiés reste inconnue. En tout cas, par peur de représailles, nombreux manifestants ont effacé leur historique sur  WeChat.

Le Parti communiste prêt à mettre fin à ces perturbations

L’ampleur des manifestations qui ont eu lieu le weekend dernier a été mise en évidence par des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Mais les autorités chinoises les considèrent comme un acte de sabotage visant à perturber l’ordre social.

Les responsables des forces de l’ordre du Parti communiste ont déclaré que la Chine va s’attaquer aux « activités d’infiltration et de sabotage des forces hostiles ». Face à ces mobilisations, la Commission centrale des affaires politiques et juridiques a annoncé que ces « actes illégaux et criminels qui perturbent l’ordre social » sont intolérables.

Notons que le gouvernement britannique a convoqué l’ambassadeur de Chine pour protester contre l’agression subie par le cameraman de la BBC à Shanghai. En réponse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a qualifié ces accusations de « grave déformation des faits » et « une grave ingérence dans les affaires intérieures de la Chine ».


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Santé et niveau de vie: comment l'État-providence a creusé le fossé des inégalités

Santé et niveau de vie: comment l'État-providence a creusé le fossé des inégalités

Malgré un État-providence omniprésent et un budget social colossal, l'écart de l'espérance de vie entre riches et pauvres se creuse. Selon l’étude publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), lundi 15 décembre, les plus modestes vivent moins longtemps, et l’écart se creuse. Un constat brutal qui interroge l’efficacité réelle des politiques sociales et sanitaires. La promesse centrale de l’État social français est connue : réduire les inégalités par la red


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Monopole de la force, monopole de l'abus ? Le cas troublant de la police des mineurs
Photo by Geoffrey Moffett / Unsplash

Monopole de la force, monopole de l'abus ? Le cas troublant de la police des mineurs

Un ancien chef de la brigade des mineurs de Rouen, âgé de 51 ans, a été mis en examen pour agressions sexuelles sur deux adolescentes et détention d'images pédopornographiques. Incarcéré à Évreux, il reconnaît partiellement les faits. Ce scandale révèle l'infiltration des réseaux pédophiles au cœur des institutions censées protéger les vulnérables. Dans un communiqué du parquet d'Évreux daté du 15 décembre, les détails glaçants d'une affaire impliquant un policier de haut rang émergent. Ce majo


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany