La Cour des Comptes vient de rendre un rapport accablant pour la PDG du Louvre, Laurence des Cars, et pour la ministre de tutelle, Rachida Dati. Instruit avant le cambriolage fatidique, il met le doigt sur les responsabilités personnelles de ce qui est arrivé... Mais qu'attendent-elles pour démissionner ?

Oubliez les braqueurs de cinéma. Le véritable cambriolage du Louvre ne se fait pas la nuit, à la lueur d’une lampe torche. Il se fait en plein jour, sous les dorures de la République, par ceux-là mêmes chargés de protéger notre patrimoine. Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion 2018-2024 n'est pas un audit ; c'est un procès-verbal de pillage par négligence. Les coupables ? Une administration de musée obsédée par le clinquant et une tutelle politique, incarnée aujourd'hui par Rachida Dati, coupable d'une faillite bureaucratique totale.
Le rapport est accablant : la direction du Louvre, sous l'œil passif de l'État, a sciemment choisi de laisser le palais prendre l'eau pour s'offrir de nouveaux bibelots.

En 2017, un audit a révélé des "vulnérabilités... critiques" en matière de sûreté. La réponse de la direction ? Pratiquement le néant. Huit ans plus tard, le musée n'a "pas été en mesure de dépasser le stade des études techniques". Le Schéma Directeur de Sûreté, un plan vital estimé à 83 millions d'euros, n'a vu que 3 millions investis. C'est un taux d'exécution de 4%.
Le mode opératoire de ce "casse" ? Une hiérarchisation des priorités grotesque. Pendant que la présidente-directrice, Laurence des Cars, et son prédécesseur jouaient les grands mécènes, dépensant 105,4 millions d'euros en acquisitions d'œuvres, ils n'allouaient que 26,7 millions aux travaux essentiels de mise aux normes techniques.
Résultat : le musée s'effondre. La Cour dénonce un "retard considérable "dans l'entretien d'infrastructures techniques vitales, dont la plupart datent du "Grand Louvre". Des pannes qui ont conduit à la fermeture humiliante de deux expositions fin 2023.

Mais le vrai scandale, c'est la sécurité. C'est là que la négligence frôle le criminel.
En 2017, un audit a révélé des "vulnérabilités... critiques" en matière de sûreté. La réponse de la direction ? Pratiquement le néant. Huit ans plus tard, le musée n'a "pas été en mesure de dépasser le stade des études techniques". Le Schéma Directeur de Sûreté, un plan vital estimé à 83 millions d'euros, n'a vu que 3 millions investis. C'est un taux d'exécution de 4%.
En 2024, à peine 39% des salles muséographiques sont équipées d'au moins une caméra. C'est une invitation ouverte au pillage.
Et que faisait l'État pendant ce temps ? La Rue de Valois, dont Mme Dati occupe aujourd'hui le bureau, s'est rendue complice. La Cour note que la "tutelle" a été incapable "d’infléchir les choix d’investissement de l’établissement". L'État-nounou, si prompt à taxer le citoyen, échoue spectaculairement dans sa mission la plus régalienne : protéger son propre trésor.

Le pire dans cette affaire, c'est que l'addiction à la dépense continue. Alors que le musée fait face à un "mur d'investissements" pour réparer les dégâts, que fait la direction ? Elle lance un nouveau projet pharaonique : "Louvre Grande Colonnade". Un caprice à 667 millions d'euros, engagé, selon la Cour, "sans étude préalable".

Ce rapport n'est pas un appel à plus de moyens publics. C'est la preuve irréfutable que la gestion étatique est un oxymore. Entre une présidente qui préfère acheter de nouveaux tableaux plutôt que de réparer les fuites, et une ministre dont la tutelle a failli, le contribuable est le dindon de la farce. Le Louvre n'est pas géré ; il est vandalisé de l'intérieur.
