Pendant que la France qui se lève tôt cherchait désespérément à boucler ses achats de Noël avec un pouvoir d'achat en berne, le Sénat, ce "conseil des sages" censé tempérer les ardeurs fiscales de l'Exécutif, a signé l'acte de décès de la responsabilité régalienne en adoptant un "permis émeutes" financé par les contribuables... victimes de ces émeutes !

Avec l'adoption de l'amendement gouvernemental au Projet de Loi de Finances 2026 instaurant une "surprime émeutes" obligatoire, l'État français vient de réaliser son tour de passe-passe le plus cynique depuis la CSG : transformer sa propre faillite sécuritaire en impôt privé.
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La nouvelle "surprime", qui pèsera environ 5 % sur vos contrats d'assurance habitation et auto, est une taxe déguisée sur la sécurité que l'État ne vous fournit plus. C'est le principe du "double paiement" cher aux socialistes de tous bords : vous payez des impôts pour une police et une justice régaliennes (censées prévenir l'émeute), et comme cela ne fonctionne pas, vous paierez une surprime d'assurance pour reconstruire ce que l'État a laissé brûler.
Veerle Daens
L'émeutier est un grêlon comme les autres
La rhétorique déployée par le rapporteur général Jean-François Husson et la ministre Amélie de Montchalin est un chef-d'œuvre de novlangue technocratique. Il s'agit, nous dit-on, de calquer le risque émeute sur le régime des "Catastrophes Naturelles" (Cat Nat). Savourez l'analogie. Pour nos élus, une horde qui pille un magasin de sport ou incendie une mairie n'est plus le fait d'individus responsables de leurs actes, ni la conséquence d'une démission de l'autorité publique. Non, c'est un aléa météorologique. L'émeute est devenue une intempérie, une fatalité contre laquelle on ne lutte pas, mais que l'on amortit.

En naturalisant la violence sociale, l'État s'offre un formidable dédouanement moral. Si l'émeute est une catastrophe naturelle, alors le ministre de l'Intérieur n'est pas plus responsable des pillages que le ministre de l'Écologie ne l'est de la grêle. Circulez, il n'y a rien à voir, juste à payer.

La privatisation de la facture, la socialisation de l'incompétence
Le mécanisme est d'une beauté perverse. Face au retrait rationnel des assureurs privés – qui refusent de couvrir un risque devenu systémique en raison de la passivité de l'État – le gouvernement ne rétablit pas l'ordre. Il nationalise le chéquier.
La nouvelle "surprime", qui pèsera environ 5 % sur vos contrats d'assurance habitation et auto, est une taxe déguisée sur la sécurité que l'État ne vous fournit plus. C'est le principe du "double paiement" cher aux socialistes de tous bords : vous payez des impôts pour une police et une justice régaliennes (censées prévenir l'émeute), et comme cela ne fonctionne pas, vous paierez une surprime d'assurance pour reconstruire ce que l'État a laissé brûler.
Comme le soulignent avec justesse les risk managers de l'AMRAE – ces rares adultes dans la salle –, nous assistons à une "fiscalisation du risque" qui déresponsabilise tout le monde. Pourquoi une collectivité ou une entreprise investirait-elle dans la prévention si la facture est mutualisée dans un grand pot commun national géré par la Caisse Centrale de Réassurance, c'est-à-dire, in fine, par le contribuable via la garantie illimitée de l'État?
Le prix de la paix des palais
Ce "Fonds de mutualisation des risques résultant d'émeutes", doté d'une cible de 1,5 milliard d'euros, est en réalité une caisse noire politique. C'est le prix que la caste est prête à vous faire payer pour acheter la paix sociale.
En garantissant la solvabilité des dégâts, l'État envoie un signal désastreux : "Cassez, nous avons provisionné". C'est un permis d'émeute prépayé. Le gouvernement s'achète le droit de ne pas intervenir fermement lors du prochain soulèvement, sachant que l'indemnisation suivra, évitant ainsi la faillite des commerçants et la colère des élus locaux.
Le Sénat, gardien autoproclamé des territoires, a validé cette spoliation au nom de la "solidarité nationale". Comprenez : la solidarité des victimes solvables envers l'incurie coupable de la puissance publique. En 2026, quand votre prime d'assurance augmentera pour financer la reconstruction d'un bâtiment public que la police n'aura pas reçu l'ordre de défendre, souvenez-vous que ce n'est pas une fatalité. C'est un choix politique : celui de vous faire payer le coût de leur renoncement.


