DOGE: Trump et la Maison Blanche en contradiction sur le rôle « officiel » d’Elon Musk

L’appel à destituer le « non élu » Elon Musk, de son influence au sein de l’administration Trump continue. L’équipe juridique de la Maison Blanche a déclaré qu’Elon Musk ne dirigeait pas officiellement le DOGE (Département de l’efficacité gouvernementale). Mais mercredi, Donald Trump a contredit cette déclaration. Il a déclaré publiquement qu’il a placé le milliardaire à la tête du département. Ce désaccord pourrait compliquer la défense de l’administration Trump face aux recours judiciaires contestant la restructuration fédérale menée par le DOGE.

Le président Donald Trump a récemment déclaré qu’il avait nommé Elon Musk à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), une entité chargée de rationaliser les dépenses fédérales. Pourtant, cette affirmation contredit directement la position officielle de la Maison Blanche, qui a précédemment nié que Musk ait un rôle formel au sein de cette agence.
Trump contredit son équipe juridique
Lundi dernier, un haut fonctionnaire de la Maison Blanche, Joshua Fisher, a soumis un témoignage sous serment affirmant que Musk n’était ni employé du gouvernement ni responsable du DOGE. Selon les documents judiciaires déposés, « M. Musk n’est pas administrateur du Service DOGE ni employé des États-Unis ».
Mais mercredi, Trump a contredit cette déclaration de son équipe juridique.
« Jai signé un ordre créant le Département de l’efficacité du gouvernement et j’ai placé un homme nommé Elon Musk à la direction »
, a-t-il affirmé à Miami.
Cette contradiction soulève des interrogations quant à la véritable structure décisionnelle du DOGE et au rôle exact de Musk.
Une violation de la Constitution?
Cette déclaration de Fischer est une réponse à une action intentée par le général des procureurs démocrates. Ce dernier a indiqué que le fait de mettre Musk à la tête du DOGE est une violation de la Constitution puisqu’il n’a jamais été élu. Il faut dire que l’administration Trump fait face à de nombreux défis juridiques actuellement. De nombreux Etats et institutions contestent les actions de DOGE. C’est peut-être la raison pour laquelle, elle essaie de masquer la présence de Musk à la tête du département et tous ses projets de réduction de dépenses.
Selon l’équipe juridique de la Maison Blanche, le milliardaire est uniquement un conseiller présidentiel ou un chef de cabinet. Cependant, s’il occupe l’un de ces postes, cela signifie qu’il bénéficie d’une position puissante, considérée comme une extension de l’autorité du président, d’après le juriste Fortune.
John Yoo, professeur de droit à l’Université de Californie à Berkeley, explique :
« En tant que conseiller à la Maison Blanche, Musk n’est qu’une extension du président lui-même. Tout procès devrait viser Trump ou le gouvernement américain, pas Musk directement ».
Ambigüité sur le rôle de Musk
L’administration pourrait ainsi chercher à protéger Musk de poursuites potentielles liées aux décisions du DOGE. En effet, si Musk est considéré comme un conseiller et non comme un responsable officiel, les recours juridiques contre le département auraient peu de chances d’aboutir.
Selon The New York Times, l’imprécision persistante autour des prérogatives de l’entité Doge aurait joué en faveur d’une première victoire judiciaire pour Donald Trump. Le 18 février, la juge fédérale Tanya S. Chutkan, à Washington, a en effet rejeté une demande visant à empêcher Elon Musk et les collaborateurs de cette structure d’accéder à des données sensibles d’agences gouvernementales et de maintenir des licenciements à grande échelle. Elle a cependant déclaré:
“les plaignants remettent légitimement en question ce qui semble être l’autorité non contrôlée d’un individu non élu et d’une entité qui n’a pas été créée par le Congrès et sur laquelle celui-ci n’exerce aucune surveillance”.
Alors, qui dirige vraiment le DOGE ? Les tribunaux devront trancher sur cette ambiguïté qui pourrait devenir un nouvel enjeu politique pour l’administration Trump.
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