Dans la tête de Trump : faire payer les Européens pour les guerres américaines…

Dans la tête de Trump : faire payer les Européens pour les guerres américaines…

La très malencontreuse affaire de pieds nickelés au sommet de l’armée américaine, avec un secrétaire d’Etat à la Défense qui évente ses plans de guerre auprès d’un journaliste sans s’en apercevoir, en dehors de toute procédure de sécurité, a un immense mérite : nous plonger sans fard dans la tête de Donald Trump et de son entourage ! Et que trouve-t-on dans cette étrange substance cérébrale ? Une haine de l’Europe si débordante qu’elle passe bien avant les intérêts américains eux-mêmes.

L’affaire de la boucle Signal où l’improbable Heghseth, secrétaire à la Défense, partisan du retour américain aux valeurs guerrières lors de son audition au Congrès (qui faillit mal se finir pour lui), a divulgué à un journaliste, sur un groupe auquel participait le vice-Président Vance, le plan de bombardement du Yémen par l’armée qu’il est supposée administrer, a quelque chose de cocasse. Voilà des gens qui prétendent incarner le retour de la grande Amérique, redresser les torts (avérés, au demeurant) des Européens… et qui discutent allègrement entre potes, avec des journalistes, d’opérations éminemment secrètes.

On se pince pour vérifier qu’on ne rêve pas.

Le pompon de cette farce, ce sont les propos tenus par Vance et par Heghseth sur l’Europe.

Ainsi, on notera la formule choc de Vance :

Je ne suis pas sûr que le président soit au courant de l’incohérence de cela avec son message sur l’Europe en ce moment (…) Je déteste juste renflouer l’Europe encore une fois.

Donc, c’est pour l’Europe que l’Arabie Saoudite, soutenue par les Etats-Unis, ont décidé de « mater » les Houthis. Bien sûr…

Et l’éminent Heghseth de répondre : « C’est pathétique ».

Un participant au groupe (qui semble être Stephen Miller, conseiller à la Maison Blanche) ajoute :

Si l’Europe ne paie pas, alors quoi ? (…) Si les États-Unis réussissent à rétablir la liberté de navigation à un coût élevé, il faut obtenir un gain économique supplémentaire en retour.

Ce petit cercle de professionnels aguerris ont oublié une autre option : en finir avec un soutien à Israël qui coûte cher à l’Europe, et ne lui rapporte rien, si ce n’est beaucoup d’ennuis.