Voir les Cubains descendre dans la rue manifester pour la liberté est profondément émouvant pour qui se souvient du grand mouvement de libération du communisme en Europe dans les années 1980. Mais ce devrait être l'occasion de se souvenir que le mouvement de soutien s'est arrêté dès l'acceptation par l'Occident du maintien des relations avec le Parti Communiste Chinois malgré la répression de la place Tian An Men et dans 400 autres villes de Chine en juin 1989. Le communisme tient encore avec une main de fer la Corée du Nord. Et, à Cuba, il n'en finit pas d'agoniser.
AHORA 🇨🇺 | El pueblo cubano saliendo masivamente a la calle pidiendo LIBERTAD!!!! #SOSCuba pic.twitter.com/bvcY0uiOVw
— Yusnaby Pérez (@Yusnaby) July 11, 2021
C’est une vidéo prise dimanche 11 juillet. On entend les Cubains sortis manifester scander « Libertad! Libertad! » Ce fut un lieu commun, durant des décennies, de mettre en valeur les capacités du système médical cubain – et des partis communistes en général. Il aura cependant fallu attendre 60 ans et la crise du COVID-19, face à laquelle les autorités sont débordées, pour que la vérité éclate. Cependant, la crise est beaucoup plus profonde. l’économie est en lambeaux et le communisme est à l’agonie dans le pays. Un twittos fait justement remarquer que les médias occidentaux préfèrent taire l’ampleur du désastre caué par le communiste, qui va beaucoup plus loin que la simple désorganisation liée à la crise sanitaire.
La crise terminale du communisme cubain
Bel exemple de désinformation des médias #Cuba. Des milliers de gens dans la rue face à la misère, au régime, des gens qui meurent de faim, des mesures #Covid qui ont fermé les restaurants.
Et les médias vous disent que les gens « réclament des vaccins. » 🙄https://t.co/HaExMLFpZT pic.twitter.com/ELOgQGCFYp
— #Rendeznousmomotchi (@rendezmomotchi) July 12, 2021
Même si le régime essaie désormais de censurer l’accès aux réseaux sociaux occidentaux, le hashtag #SOSCuba, par exemple, sur twitter, aura servi à déposer des dizaines de vidéos qui témoignent de l’ampleur de la crise. Des locaux du parti communiste ont été occupés pacifiquement. Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, successeur des frères Castro, est apparu, masqué contre le COVID, à la télévision pour dénoncer pêle-mêle, l’ingérence étrangère, les saboteurs intérieurs et les circonstances de la pandémie. Il a annoncé une répression sans état d’âme. La question est de savoir si le régime a encore les moyens de tenir quoi que ce soit. Il semble plutôt que l’on soit entré dans la phase terminale du communisme cubain. Les images de Cubain manifestant sous forme de procession mariale viennent rappeler les années 1980 en Europe de l’Est ou Hong-Kong en 2019, lorsque les chrétiens ont été à la pointe du combat pour la liberté.
Les Cubains ont porté une statue de Notre-Dame alors qu’ils protestaient contre le communisme hier.#SOSCUBA https://t.co/9seEeH0RQf
— R. 𝕄argot ✞ 🇫🇷 #Z (@Reine_Margot2) July 12, 2021
Il y a bien entendu une différence entre les années 1980 et la crise de Hong Kong en 2019: lorsque les pays d’Europe centrale et orientale se sont soulevés contre des régimes totalitaires haïs, il existait un « monde libre », structuré autour des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, dont les dirigeants, avaient trouvé chez Friedrich Hayek la confirmation de ce que leur disait leur instinct: le communisme est non seulement un régime intrinsèquement pervers, moralement parlant, mais le plus inefficace qu’ait produit l’histoire humaine en termes d’organisation. Hélas, à peine Ronald Reagan avait-il quitté le pouvoir, son successeur George H.S. Bush acceptait d’exclure, en complicité avec les gouvernants de la République Populaire de Chine, plus d’un milliards d’humains de la libération du communisme qui avait eu cours en Europe. On fit des affaires juteuses avec la Chine post-maoïste, au point de permettre au parti communiste chinois de se sauver pour une à deux générations. Et l’on abandonna aussi la population de Corée du Nord ou celle de Cuba à son sort. Il faut dire que, malgré la chute de régimes staliniens en Europe, les anciens manifestants soixante-huitards étaient passés, dans les années 19870/1980 du maoïsme au néo-libéralisme et du trotskisme au néo-conservatisme. On ne comprend pas comment la révolution national-libérale thatchérienne a tourné au cauchemar de la mondialisation néo-libérale puis au Great Reset, chez les mêmes individus, au fur et à mesure qu’ils vieillissaient, si l’on ne voit pas que le « monde libre » des années 1980 n’a jamais procédé au travail sur soi qui aurait consisté à se débarrasser de la philosophie marxiste – et plus généralement de la philosophie allemande des années 1800-1950, matrice de tous les totalitarismes – qui avait entretenu une fascination malsaine pour les régimes communistes. Au contraire, une fois passée la vague de liberté des années 1980, on a laissé se réinstaller l’idée que le marxisme était une belle idée jamais vraiment mise en oeuvre. Et l’on a laissé prospérer, dans nos universités, dans nos médias, les métamorphoses du marxisme recyclé en écologie ou en idéologie du genre. La révolte de Cuba vient nous rappeler utilement qu’aucun compromis n’est possible, pour nos démocraties avec les totalitarismes, de quelque forme qu’ils soient.
 
       
    
     
   
       
         
       
         
       
      