L'Assemblée Nationale vient de voter la suspension de la réforme des retraites... Faute d'un possible consensus sur la meilleure façon d'assurer l'avenir de notre Etat-Providence. Nous présentons ici les grandes lignes libertariennes d'une réforme dont nous sommes convaincus qu'elles feraient consensus !
L’acharnement de la caste au pouvoir à vouloir uniformiser le système de retraites est une erreur fondamentale. En cherchant à imposer un "jardin à la française", parfaitement aligné et centralisé, l'État nie la diversité des métiers, des parcours de vie et des aspirations individuelles. Il est temps de rompre avec cette logique et d'embrasser une approche libertarienne, fondée sur quatre piliers simples : la concurrence, le libre choix, la responsabilité financière et l'innovation.
Maintenir et encourager la concurrence entre les régimes
Plutôt que de poursuivre l'objectif chimérique d'un régime universel, il faut reconnaître que la diversité des caisses est une richesse, pas un problème. Cette richesse, la caste au pouvoir veut l'étouffer.
Nous proposons non seulement de maintenir la concurrence entre les régimes existants, mais aussi de ne pas hésiter à rouvrir les régimes spéciaux (SNCF, RATP, Industries Électriques et Gazières, etc.). La concurrence est saine : elle empêche le monopole d'un système étatique lourd et inefficace, et oblige chaque régime à optimiser sa gestion pour rester attractif. L'uniformisation, au contraire, mène inévitablement à la bureaucratie.

Le libre choix universel d'affiliation
C’est le cœur de la réforme : la fin de l'affiliation obligatoire basée sur le statut professionnel. Chaque citoyen, qu'il soit salarié du privé, fonctionnaire ou indépendant, doit avoir la liberté totale de choisir le régime auquel il souhaite s'affilier.
N'importe quel travailleur devrait pouvoir opter à sa guise pour le régime de la SNCF ou de la RATP si les garanties offertes (et les cotisations demandées) lui semblent plus intéressantes. Inversement, un fonctionnaire devrait pouvoir choisir le régime général. Cette portabilité totale met les régimes en concurrence directe, non plus pour défendre des prébendes, mais pour attirer des affiliés par la qualité de leurs services. Chacun redevient maître de son destin et choisit le contrat social qui lui convient le mieux.

L'impératif d'équilibre financier autonome
La liberté va de pair avec la responsabilité. Chaque régime doit avoir l'obligation stricte d'assurer son propre équilibre financier. La "solidarité" forcée entre les caisses et le sauvetage systématique par l'État (c'est-à-dire par l'impôt) ne sont pas soutenables dans le temps. Ils déresponsabilisent les gestionnaires et font peser sur l'ensemble de la collectivité les erreurs de certains.
Il est de la responsabilité de chaque régime d'ajuster ses paramètres (cotisations, prestations) pour rester solvable. Cela encouragera fortement le développement de solutions de retraite supplémentaire par capitalisation, indispensables pour compléter les régimes par répartition.
Pour les cas spécifiques de déséquilibres démographiques historiques, une transition juste peut être assurée par une "soulte initiale" de l'État : un versement unique et définitif pour solder les engagements passés avant de laisser place à la pleine autonomie.

La liberté d'innovation et de proposition
Enfin, il est essentiel de libérer l'offre. En étant autonomes et responsables de leur équilibre, les régimes seront libres d'innover. Ils pourront proposer de nouveaux "produits" d'épargne retraite, combiner répartition et capitalisation de manière flexible, ou offrir des garanties spécifiques adaptées aux nouvelles formes de travail et à la mobilité internationale.
Cette liberté contractuelle permettra de répondre beaucoup plus finement aux attentes des nouvelles générations qu'un système centralisé rigide.

Conclusion : le pari de la liberté
Cette réforme libertarienne ne cherche pas à imposer un énième modèle unique, mais à créer un cadre où la diversité des solutions peut prospérer. Paradoxalement, c'est peut-être la seule qui puisse véritablement créer un consensus. Non pas un consensus sur le résultat – car les choix seront divers – mais un consensus sur le principe fondamental : la liberté de choisir sa protection sociale. En redonnant aux Français le contrôle de leur retraite, nous passerons d'un système basé sur la contrainte et le conflit à un système fondé sur le contrat et le consentement.