Le camp du Brexit a largement gagné les élections britanniques. Les conservateurs sont crédités de près de 370 sièges aux Communes, soit deux fois plus que les travaillistes. Cette victoire personnelle de Boris Johnson dément une nouvelle fois les interprétations manichéennes de la presse française mainstream, pour qui le Brexit est une absurdité défendue par des menteurs en passe d’être rattrapés par Corbyn et son parti.
Il y a quelques jours encore, les Français s’embrasaient contre Boris Johnson et pour les Hugh Grant et autres bobos britanniques qui détestent les souverainistes, le Brexit, Boris Johnson et tout ce qu’il représente de populiste. Mais les faits sont têtus et malgré l’espoir de tous les bobos français de voir leurs voisins d’outre-Manche démentir leur premier vote, les élections législatives ont au contraire confirmé le choix initial du referendum. Le parti du Brexit l’a emporté haut la main et sans ambiguïté.
Le Brexit, une victoire personnelle de Boris Johnson
Que n’avons-nous entendu, en France, durant cette campagne législative anglaise où Boris Johnson a défendu haut et fort son projet de Brexit? L’homme a fait l’objet d’un dénigrement intense, qualifié de menteur et de démagogue par tous les bienpensants qui considèrent que les pays européens sont condamnés à appartenir à l’Union Européenne sous peine du mépris le plus arrogant qui soit.
De façon significative, cette campagne d’hostilité farouche a aussi “pris” en Grande-Bretagne, depuis plusieurs semaines, obligeant le Premier Ministre à provoquer des élections. La City elle-même s’était convaincue que le peuple britannique ne referait pas deux fois la même erreur. La parité de la livre et du dollar manifestait, jusqu’à dix-huit heures, une étonnante confiance dans une défaite des conservateurs. Et patatras, les sondages en sortie des urnes ont retourné la situation, et le dollar s’est brutalement apprécié.
Boris Johnson dispose désormais d’une confortable majorité pour mettre en pratique le referendum… de 2016. Il n’aura fallu que trois ans et demie aux élites britanniques pour consentir à obéir au choix du peuple.
Cette mésaventure illustre mieux que tout le pouvoir de nuisance de ceux qui s’imaginent plus intelligents que la majorité des électeurs. Cette leçon mériterait d’être longuement méditée en France, notamment à la République En Marche.
C’est dire le gouffre entre la réalité et la fiction politico-médiatique…