Le cambriolage du domicile de Mathieu Lefèvre, ministre de la Transition écologique, révèle bien plus qu’un simple fait divers. Il expose au grand jour une culture de la vulnérabilité et de l’irresponsabilité qui a gangrené le pays. Dans une France où les citoyens se sentent exposés, l’affaire illustre l’incapacité du pouvoir à assurer sa propre protection, encore moins celle du public.

Le dimanche 19 octobre, l’appartement du ministre de la Transition écologique, Mathieu Lefèvre a été cambriolé. Cet incident met en évidence une faille de sécurité, ce qui est plutôt embarrassant pour le gouvernement.
Le gouvernement dans une situation délicate
Le cambriolage de l’appartement du ministre Mathieu Lefèvre a mis le gouvernement dans une situation délicate.
Selon Le Parisien, c’est la compagne du ministre de la Transition écologique qui découvre la porte d’entrée anormalement « mal verrouillée ». Dans la boîte aux lettres : un jeu de clés, laissé là en toute naïveté. Les intrus n’auraient eu qu’à se servir.
Cet incident est encore plus embarrassant pour Sébastien Lecornu. En effet, il pourrait remettre en cause la crédibilité de Mathieu Lefèvre qui vient d’être nommé ministre de la Transition écologique. Comment faire confiance à un responsable politique qui arrive à commettre de telles imprudences ?

Ce cambriolage révèle également l’existence d’une faille au niveau du système de sécurité nationale. Certes, les cambrioleurs n’ont pris que des objets de valeurs, notamment des bijoux. Mais, s’il ne s’agissait pas d’un vol opportuniste, des documents sensibles auraient pu tomber entre les mains des malfaiteurs.
Cette négligence de Mathieu Lefèvre risque d’avoir des conséquences graves sur le plan politique. De plus, l’affaire survient au moment dans une période de tension. L’exécutif devrait répondre à de nombreuses questions dans les jours à venir.

Une enquête d’élite pour un vol opportuniste : deux poids, deux mesures ?
La brigade de répression du banditisme (BRB) a été mobilisée pour examiner les différentes pistes : repérage, opportunité, complicité indirecte. La machine institutionnelle se met en marche, comme elle l’avait fait après le cambriolage de François Hollande.
Mais là encore, une question s’impose : ce zèle serait-il le même pour un citoyen ordinaire ? Dans un pays où les victimes de cambriolage se plaignent de classements sans suite rapides, l’intervention d’une brigade spécialisée pour une négligence manifeste peut surprendre.
Le recours à la brigade de répression du banditisme, si élitiste soit-elle, intervient après-coup. Elle traite la conséquence, pas la cause. La cause, c’est un environnement où le risque pénal pour le délinquant est devenu si faible, si aléatoire, que le cambriolage est perçu comme une « activité professionnelle » à risque calculé.

Le manque de sévérité des réponses pénales, la lourdeur procédurière et la surpopulation carcérale ont créé un marché du crime à faible coût. L’État, engorgé et inefficace, ne remplit plus sa fonction régalienne première : garantir la sûreté des personnes et des biens.
L'intrusion chez un ministre, même non ciblée politiquement, crée une inquiétude institutionnelle légitime. Elle rappelle à l'ensemble de la classe politique qu'elle n'est pas au-dessus ou en dehors du chaos qu'elle a laissé s'installer. Elle expérimente désormais, elle aussi, la vulnérabilité quotidienne des Français.


