Ulrike Reisner : « Pourquoi le déclin de l’Allemagne devrait continuer dans les années à venir »

Dans ce point hebdomadaire, Ulrike Reisner passe en revue l’accord de coalition du gouvernement allemand, qui devrait permettre l’élection de Friedrich Merz comme chancelier conservateur. La lecture du document est utile : elle montre que les mesures techniques sont prêtes… pour un gouvernement qui n’a probablement entendu la demande du peuple allemand d’un changement systémique dans la gouvernance nationale.
La lecture du programme de coalition entre le SPD et la CDU/CSU en Allemagne est édifiante :
- le programme rappelle l’attachement du futur gouvernement à l’économie sociale de marché, expression consacrée dans l’empire des Habsbourg pour désigner une économie de marché attachée à certains objectifs de redistribution des richesses
- il est extrêmement précis, fouillé, long, exhaustif. Il résulte d’une négociation minutieuse entre les deux partenaires qui vont diriger le pays
- l’inconvénient de la coalition est de disposer d’une faible majorité au Bundestag, et de devoir forcément composer avec les écologistes au Bundesrat
- in fine, le programme qui est présenté participe d’un « fine tuning » à l’eau tiède, sans véritable capacité à faire bouger les lignes
Pourtant, la poussée de l’AFD, l’affaiblissement du SPD, la véritable influence persistante de Die Linke et de Sarah Wagenknecht, montrent que l’opinion allemande attend que les lignes bougent, bien au-delà de quelques aménagements ponctuels.
Sur le fond, on voit mal comment le projet tiède de Merz pourrait rencontrer les attentes profondes des électeurs, et surtout comme elles pourraient inverser la vapeur d’un déclin accéléré de l’industrie allemande.
Rappelons qu’Ulrike Reisner a, récemment, analysé par écrit le programme de la coalition, en soulignant les liens entre Merz et la finance new-yorkaise.
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