Après Anne Hidalgo, maire de Paris, qui n'a dévoilé ses notes de frais qu'après une bataille judiciaire. Jeanne d'Hauteserre, maire du 8e arrondissement, justifie sans complexe plus de 35 000 € de "fringues" pour être "bien sapée". Découvrez comment la caste politique parisienne détourne l'argent des contribuables sous le couvert des "frais de mandat".

La maire du 8e arrondissement de Paris, Jeanne D’Hauteserre, a dévoilé l’usage de ses frais de mandat. Comme Anne Hidalgo, elle a dépensé des milliers d’euros dans l’achat de vêtements de luxe. Samedi, l’élue a justifié ces dépenses sur BFMTV.
« Bien sapée » grâce aux contribuables français
Tout comme l’ensemble de la classe politique à Paris, la maire du 8ème arrondissement, Jeanne D’Hauteserre, a dû dévoiler ses notes de frais. Il se trouve qu’en 4 ans, l’élue a dépensé 35.000 euros en vêtements de luxe. Elle a justifié ces achats sur BFMTV samedi dernier.
Jeanne D’Hauteserre perçoit des indemnités d’environ 980 euros par mois et elle a le droit de les « utiliser comme elle veut ». La maire du 8e a choisi de les dépenser dans l’achat « des fringues pour être bien sapée ». Ce sont des produits français de bonne qualité. Rien qu’en décembre 2023, D’Hauteserre a dépensé 2310 euros chez Apostrophe, 1770 euros chez Bompard, 1290 euros chez Carven, 940 euros chez Maje et 787 euros chez Herno selon Libération.
L’élue a d’ailleurs tenu à remercier les contribuables de l’avoir aidé à créer une garde-robe aussi luxueuse.
« Je veux remercier tous nos concitoyens qui travaillent et qui nous permettent d’avoir ces indemnités, c’est quand même grâce à eux. »
a déclaré Jeanne D’Hauteserre.
«Dans la conjoncture actuelle, où on demande à nos concitoyens de faire des efforts, il faut qu’on supprime tous ces privilèges. »
a-t-elle ajouté.
Frais de mandat : l’opacité organisée
Les notes de frais de la maire du 8e font polémiques.
« C’est indécent, on peut acheter quelques costumes ou robes et tourner ou allez sur Vinted en seconde main. »
a déclaré l’économiste Pierre Rondeau sur le plateau d’Estelle Midi.
Les « frais de représentation » des élus parisiens, censés couvrir les dépenses liées à leurs fonctions, échappent à tout contrôle sérieux. Cette opacité permet tous les excès : vêtements de luxe, repas onéreux, cadeaux ou déplacements somptuaires.
D’Hauteserre n’est d’ailleurs pas seule : Anne Hidalgo et plusieurs maires d’arrondissement ont été épinglés pour des dépenses tout aussi douteuses. Et pourtant, aucun mécanisme n’impose la transparence de ces budgets. Le contribuable parisien, lui, paie sans savoir.
Pendant ce temps, la dette de Paris dépasse les 9 milliards d’euros, la taxe foncière explose, et la Ville multiplie les appels à la sobriété budgétaire. Le double discours est flagrant : on exige des citoyens qu’ils se serrent la ceinture, pendant que les élus se taillent des costumes à 1.000 euros.
Quand Jeanne d’Hauteserre explique que ces dépenses sont justifiées pour « représenter la France avec élégance », elle reprend la rhétorique des courtisans d’Ancien Régime : l’argent public serait une extension du prestige du pouvoir.

