Mondialisme vs populisme : l’UE prépare-t-elle l’interdiction de l’AFD ?

Mondialisme vs populisme : l’UE prépare-t-elle l’interdiction de l’AFD ?

Dans cet entretien hebdomadaire (que nous publions exceptionnellement ce mercredi), Ulrike Reisner dresse un raccourci saisissant entre la situation politique en Allemagne, où le chancelier Merz est affaibli, et où l’AFD semble désormais menacée, et en Roumanie, où les populistes semblent en passe de pouvoir remporter le scrutin. Pour l’UE, la montée des populismes constitue désormais un péril létal. De là à penser qu’une interdiction de l’AFD se prépare… rien n’est désormais impossible.

Alors qu’en Australie et au Canada, des candidats mondialistes ont remporté les élections à la surprise générale, en Europe, les populistes continuent à engranger des victoires. Cette tendance ne peut qu’inquiéter l’Union Européenne, qui voit peu à peu émerger un bloc hostile aux transferts de souveraineté : on mettra ici à part le cas de l’Italie, où Giorgia Meloni s’accommode très bien de l’imperium américain, et celui des Pays-Bas où Geert Wilders est circonvenu, malgré les gages qu’il a donné de son attachement au bloc occidental. Il reste : la Hongrie (modérément « indépendantiste » par rapport aux USA), la Slovaquie, où le pro-Russe Fico a failli être assassiné, la France, où Marine Le Pen est finalement écartée avant de prendre le pouvoir, et bientôt l’Allemagne avec l’AFD…

Pour les mondialistes bruxellois, la lame de fond devient particulièrement inquiétante, car elle dure, elle est profonde, et elle ne peut déboucher, à terme, que sur une remise en cause de l’édifice communautaire.

L’inquiétude est d’autant plus forte que le très pro-américain Friedrich Merz a échoué hier à faire le plein de la coalition SPD-CDU pour son élection comme chancelier et qu’il n’a pas été élu au premier tour. C’est le signe d’un flottement au sein même du bastion « légitimiste » allemand. En Allemagne, toutes les aventures sont désormais envisageables.

Dans la foulée, les services secrets allemands ont classé l’AFD comme parti d’extrême-droite. Or la Loi Fondamentale allemande interdit ces partis… La mécanique de l’interdiction de l’AFD est donc potentiellement enclenchée.

Cette logique rappelle les mésaventures de Calin Georgescu en Roumanie, où Simion menace de gagner. Dans cette hypothèse, il ferait place à une contestation claire et nette de l’ordre né de 1945.

Et c’est peut-être bien ce qui se dessine, au fond : une remise en cause de l’ordre de 1945 partout dans le monde, cet habit trop étroit pour un monde devenu trop global.