Managers sous influence : quand l’IA décide, licencie, remplace

Managers sous influence : quand l’IA décide, licencie, remplace

Un sondage sur le site resumeBuilder mené auprès de plus de 1 300 managers tire la sonnette d’alarme  : l’intelligence artificielle est désormais utilisée pour orienter, voire déterminer, des décisions cruciales concernant les employés — y compris les licenciements. Une dérive qui pose des questions éthiques majeures.

Une enquête réalisée par ResumeBuilder.com auprès de 1 342 responsables en entreprise a révélé une réalité inquiétante : l’intelligence artificielle n’est plus seulement un outil de productivité ou d’analyse, elle devient un juge des carrières humaines.

L’IA dans les RH : de l’aide à la sentence

Selon les résultats de l’enquête, 78 % des managers ont utilisé l’IA pour décider d’accorder une augmentation, 77 % pour des promotions et 66 % pour identifier les salariés à licencier. Plus inquiétant encore, près d’un sur cinq a confié que l’IA avait parfois le dernier mot, sans validation humaine.

Alors que les sociétés sont en recherche constante d’efficacité, de plus en plus de RH se tournent vers l’IA pour « rationaliser » la gestion de leurs effectifs. Pourtant, derrière ce mot se cache une réalité  brutale : externalisation, suppressions de postes, baisse de pouvoir de négociation des salariés.

Des logiciels IA exploitant des grands modèles linguistiques (LLM), comme ChatGPT, sont de plus en plus sollicités par des entreprises pour évaluer les performances des collaborateurs, trier les profils et parfois même justifier des décisions critiques comme les licenciements.

En agissant ainsi, certains employeurs évacuent toute responsabilité morale « Ce n’est pas moi, c’est l’algorithme. » , transformant les décisions RH en résultats de traitement automatisé.

L’un des aspects les plus troublants du rapport est que l’IA est utilisée non seulement comme outil de conseil, mais aussi comme un outil de décision finale . Cette dépossession du jugement humain ouvre la porte à de nombreuses dérives : biais algorithmiques, manque de transparence, absence de recours pour les employés concernés.

Comment contester un licenciement lorsque la décision a été « recommandée » par une machine ? Quelle place pour l’intuition, l’expérience humaine, la compréhension du contexte personnel ?