L'ivresse des sommets européens a laissé place à la gueule de bois des comptables. Alors que les discours officiels continuent de célébrer une "solidarité inébranlable", la réalité financière du conflit ukrainien vient de percuter le mur du réel. Deux documents techniques, lus conjointement, dessinent une trajectoire effrayante pour l'Union Européenne : l'évaluation glaciale du Fonds Monétaire International (FMI) publiée fin 2025 et les notes confidentielles sur la situation d'Euroclear à Bruxelles.

La synthèse est brutale : l'Ukraine est virtuellement en faillite d'ici l'été 2026, et pour acheter un sursis de quelques mois, Bruxelles s'apprête à sacrifier la stabilité financière de l'un de ses États fondateurs, la Belgique.
Le "Mur de l'Argent" de 2026
Il faut lire les rapports du FMI pour ce qu'ils sont : des autopsies financières. Loin du lyrisme politique, l'institution de Washington a chiffré le coût de la survie de Kiev pour la période 2026-2029. Le verdict tient en un chiffre qui donne le vertige : 136,5 milliards de dollars. C'est la somme qu'il faudra injecter dans la machine ukrainienne pour éviter l'effondrement total de l'État et de l'effort de guerre.

Ne restez pas à la surface. Découvrez gratuitement l'anatomie secrète du "Bloc Bourgeois" qui gouverne la France, avec l'ouvrage inédit de Veerle Daens, envoyé par mail pour chaque abonnement annuel souscrit jusqu'au 17 décembre à minuit.
Mais le diable se niche dans les détails de l'échéancier. Le FMI a identifié un "gouffre résiduel" immédiat. Même en comptabilisant toutes les promesses d'aide actuelles, il manque 63 milliards de dollars spécifiquement pour la période critique de 2026-2027. Sans cet argent frais, l'Ukraine ne pourra plus payer ni ses soldats, ni ses fonctionnaires, ni ses obus dès le début de l'année 2026.
Le scénario est encore plus sombre si l'on quitte les hypothèses optimistes. Le FMI a modélisé un "Scénario D favorable" (Downside Scenario) – euphémisme pour désigner une guerre qui dure ou s'intensifie. Dans ce cas, la facture explose instantanément de 12,4 milliards de dollars supplémentaires dès 2025. L'économie ukrainienne, avec une croissance anémique plafonnée à 2-3 % par la destruction de son réseau électrique, est physiquement incapable de générer ces ressources. Le pays est sous perfusion, et la poche de perfusion est vide.


Le braquage de Bruxelles
Face à ce vide sidéral et au désengagement progressif des États-Unis – le Congrès est bloqué et Donald Trump a fait des "deals" bilatéraux sa nouvelle doctrine –, l'Union Européenne est prise de panique. Qui va payer les 63 milliards manquants? L'Allemagne est en récession, la France est exsangue budgétairement. Il ne reste qu'une seule réserve d'argent disponible : les avoirs de la Banque Centrale de Russie gelés en Europe.

C'est ici que la tragédie se noue autour de la Belgique. Environ 190 à 210 milliards d'euros d'actifs russes dorment dans les livres d'Euroclear, la chambre de compensation internationale basée à Bruxelles. Pour les technocrates de la Commission, la tentation est irrésistible : saisir cet argent, ou l'utiliser comme collatéral pour lever un prêt massif, permettrait de combler le trou du FMI et de financer la guerre pour six à douze mois de plus.
Mais la Belgique, soutenue discrètement par la Banque Centrale Européenne, freine des quatre fers. Pourquoi? Parce que ce que Bruxelles demande s'apparente à un suicide financier. Saisir des avoirs souverains viole le principe d'immunité des États et créerait un précédent dévastateur. La Russie a déjà répliqué juridiquement en réclamant 230 milliards de dollars (18 000 milliards de roubles) de dommages et intérêts à Euroclear devant les tribunaux russes.

Si l'UE force la main à la Belgique pour saisir ces fonds :
1. Euroclear est menacé de faillite : l'institution ferait face à une avalanche de contentieux mondiaux et à la saisie de ses propres capitaux en Russie et ailleurs, posant un "risque existentiel" pour le système financier belge.
2. L'Euro est fragilisé : la BCE a averti que cela minerait la confiance des investisseurs internationaux (Chine, Arabie Saoudite, Brésil) dans l'euro comme monnaie de réserve. Si l'Europe peut voler les avoirs d'un État souverain sur décision politique, plus personne n'est en sécurité.
L'équation finale est d'un cynisme absolu. Pour sauver la face vis-à-vis de Poutine et prolonger l'effort de guerre ukrainien de quelques mois (le temps de brûler les 63 milliards), l'UE semble prête à sacrifier la sécurité juridique de sa place financière et à jeter la Belgique sous le bus des représailles russes. On hypothèque l'avenir de l'architecture financière européenne pour payer les factures courantes d'une guerre qui, selon les chiffres mêmes du FMI, est économiquement insoutenable à long terme.



