Lucie, l’IA française humiliée

Lucie, l’IA française humiliée


Partager cet article

Par Yves-marie Adeline- A force de négliger ce qui constitue un atout de premier plan pour la France : ses ingénieurs ; et tandis que l’Education nationale sabote les études au profit de l’endoctrinement de masse, dans une France tombée au rang de l’Albanie pour son niveau général en mathématiques, on en arrive à l’humiliation d’il y a quelques jours après le lancement désastreux de l’Intelligence Artificielle (IA) à la française. Il nous faut raconter cela.

Deux chefs d’entreprise, Michel-Marie Maudet et Alexandre Zapolsky, ont fondé la société Linagora. Ils ont obtenu des marchés dans le marigot politique, mais il faut dire qu’ils sont également de fidèles militants : Zapolsky a été candidat macroniste aux législatives, et en septembre 2016, l’entreprise avait lancé un réseau social se donnant pour objectif « d’être une caisse de résonance pour les idées du journal . L’Humanité  en offrant

« un service et un outil [aux] lecteurs ainsi qu’à tous les citoyens qui se mobilisent sur des causes. Afin qu’ils puissent partager leur engagement, on a souhaité mettre en place un outil qui rassemble pétitions, discussions, agenda et contacts »

Tout cela est bien gentil, mais ce serait mieux encore si la politique ne venait pas s’asseoir à la place de la compétence.

Lucie, un robot conversationnel qui fait débat

Cette fois-ci, Linagora a mis en ligne un robot conversationnel open source appelé Lucie : allusion peut-être au film de Besson, ou au singe à qui l’on a fait tenir pendant un temps le rôle introuvable de chaînon manquant sur la chaîne phylogénique de l’évolution. Mais la Lucie de Besson est sur-performante : pour notre affaire, parions plutôt sur la guenon, vous allez comprendre pourquoi. En attendant, il faut préciser que le génial robot a été lauréat du programme France 2030, un plan d’investissement à 54 milliards d’euros – dont on voit qu’une partie au moins a été dépensée en pure perte – destiné à rattraper le retard industriel de la France en visant trois objectifs : « Mieux produire – mieux vivre – mieux comprendre le monde » sans que l’on sache si le jury avait été choisi parmi les militants communistes de la Fête de l’Humanité ou par les heureux élus de la Macronie.

On a commencé par soumettre Lucie à un calcul simple, du niveau collège : 5 (3+2)  = ? Le robot français a répondu : 17. Les petits plaisantins ont continué : qu’est-ce qui te conduit à ce résultat ? C’est bien simple, répondit-elle : 5×3 = 15 +2 = 17.

Aïe aïeaïe

Rapidement, les farceurs se sont multipliés, passant de 800.000 à 3000.000 en une seule journée : la magie d’internet… Au bout de trois jours, les promoteurs du prodige ont dû le débrancher, on en était venu à parler des œufs de la vache

L’affaire est préoccupante, parce que le lundi 10 février s’ouvrira à Paris le Sommet international de Paris sur l’IA : dans cette perspective, le robot avait été présenté comme une alternative transparente et fiable face à ChatGPT : Lucie, « n’ayant pas d’ambition économique », dixit  Linagora – en effet, nous sommes dans une logique quasiment socialiste – garantit « des réponses issues de données scientifiques vérifiées ». On a vu…

Loin de se remettre en question – car le capitalisme d’Etat, qui est un faux capitalisme, n’a pas besoin de se remettre en question – Michel-Marie Maudet s’est contenté d’accuser les plaisantins de s’être livrés à un insupportable « french bashing ». La ficelle est un peu grosse, bien sûr, mais tant que l’impôt finance…


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le naufrage Macron : quand les Mozart de la caste forgent une toxique bêtise collective

Le naufrage Macron : quand les Mozart de la caste forgent une toxique bêtise collective

La presse subventionnée des milliardaires nous a massivement vendu un petit Mozart soutenu par des êtres supérieurs. Ce gloubi-boulga de la caste joue à la barbichette, en prouvant qu'une somme d'intelligences individuelles peut fabriquer une immense bêtise collective. L’air de Paris, en cette fin octobre 2025, est chargé de cette électricité singulière qui précède les grands orages ou, plus prosaïquement, les chutes de régime. La politique française, cet éternel théâtre d’ombres où la post


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Que se passera-t-il en France quand viendra le Frexit ? Par Florent Machabert

Que se passera-t-il en France quand viendra le Frexit ? Par Florent Machabert

Imaginez : Emmanuel Macron dissout à nouveau l’Assemblée nationale courant novembre 2025 ou en 2026 puis/ou démissionne et le tandem Marine Le Pen/Jordan Bardella se retrouve à l’Élysée et/ou à Matignon. Le RN, avec ou sans alliés selon le scénario, fait voter, tiraillé entre sa base populaire et les cadres et chefs d’entreprise qui, en désespoir de cause, ont voté pour lui – n’en pouvant plus d’un budget Lecornu II les accablant de nouveaux impôts sans réduire d’un centime le poids de l’État


Rédaction

Rédaction

Poseidon : le drone russe qui fait trembler l’OTAN

Poseidon : le drone russe qui fait trembler l’OTAN

La Russie vient de tester Poseidon, un drone sous-marin à capacité nucléaire "capable d’effacer les côtes occidentales". L’OTAN, dépassée, reste muette. En termes de dissuasion, c’est du lourd ! Vladimir Poutine vient d’annoncer que le test du drone nucléaire de 100 tonnes, baptisé Poseidon, a été un véritable succès. Alors que l’OTAN multiplie les plans de guerre et les discours, la Russie démontre avec Poseidon, son avancée technologique. Ce drone sous-marin nucléaire signe la fin des illusio


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

5 ans après le COVID : grandeur et misère de la résistance au mondialisme

5 ans après le COVID : grandeur et misère de la résistance au mondialisme

Une brèche vient de s’ouvrir. Discrète, presque technique, mais une brèche tout de même. L’Union Européenne, ce bastion du mondialisme bien-pensant, envisage de couper les vivres à Gavi, l’Alliance du Vaccin, ce joyau de la philanthropie globalitaire enfanté par Bill Gates. Dans le sillage des États-Unis qui ont déjà annoncé leur retrait , la machine bruxelloise commence à douter. Elle parle désormais de se « concentrer sur les fonds où elle peut véritablement façonner la gouvernance ». Trad


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe