Los Angeles sous haute tension : après la garde nationale, Trump déploie les Marines
Face aux révoltes contre sa politique de chasse aux migrants menée par la police fédérale de l’immigration (ICE) à Los Angeles, le président Donald Trump ne lésine pas sur les moyens et a déjà ordonné ce week-end le déploiement de 2 100 membres de la Garde nationale, et l’envoi de 2000 réservistes supplémentaires mais aussi de quelque 700 marines. cette décision unilatérale du président américain a suscité l’indignation et la colère du gouverneur et du maire de cette ville. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump martèle son discours sécuritaire :« S’ils crachent, nous frappons, et je vous promets que nous frapperons comme jamais auparavant ».
La politique anti-immigration de Donald Trump a déclenché des manifestations violentes dans le comté de Los Angeles. Le président américain a ordonné les arrestations et les expulsions des immigrés sans statut légal. Tout a commencé vendredi avec l’arrestation de centaines de personnes par les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) dans la ville de Los Angeles. Ces raids contre les sans-papiers présumés, ont provoqué la colère d’une partie de la population, particulièrement dans les quartiers à forte majorité latino-américaine.En réaction, les manifestations ont éclaté dans le centre-ville, avec des scènes de pillages, d’incendies de véhicules Waymo autonomes, et des blocages d’autoroutes. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, des grenades flash-bang, des balles en caoutchouc — touchant même un journaliste en plein direct. Les raids menés par la police fédérale de l’immigration (ICE) ont mal tourné. Le chaos règne dans la Cité des Anges. Outre le déploiement de 2 100 membres de la Garde nationale, et l’envoi de 2000 réservistes , Trump a aussi décidé d’envoyer des centaines de Marines sur le lieu, une décision fortement critiquée par le démocrate Gavin Newsom, qu’il juge « illégale et immorale ».
Trump mobilise la Garde nationale et les Marines
Face à la montée des violences, Donald Trump a choisi de déployer 2 000 soldats de la Garde nationale pour une durée initiale de 60 jours, en invoquant l’autorité du Title 10, permettant de passer outre l’opposition du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom.
C’est une première depuis des décennies : la dernière activation militaire fédérale sans consentement du gouverneur remonte à 1965 sous Lyndon B. Johnson, lors de la marche pour les droits civiques en Alabama. Trump justifie sa décision par la nécessité de « restaurer l’ordre » face à ce qu’il qualifie d’« insurrection ».
« S’ils crachent, nous frapperons »
, a déclaré Trump après avoir vu les rapports démontrant des émeutiers crachant au visage des policiers. « Je vous promets qu’ils seront frappés plus durement qu’ils ne l’ont jamais été auparavant », a-t-il ajouté sur son réseau Truth Social. Notons que l’entrée en vigueur de l’interdiction de voyager de Trump a provoqué de nouvelles émeutes lundi. Le président américain a alors pris la décision d’envoyer à Los Angeles 700 Marines, qui vont prêter main-forte aux membres de la Garde nationale déjà présents dans la ville.
Le gouverneur Gavin Newsom et la maire de Los Angeles, Karen Bass, dénoncent une atteinte grave à la souveraineté de l’État. Newsom a qualifié l’action de Trump d’« illégale et immorale », annonçant une plainte contre l’administration fédérale.
L’action de Trump « illégale et immorale » selon les autorités locales
Pour les autorités locales, la situation était sous contrôle par les forces de police locale.Le déploiement de la Garde nationale sans l’autorisation du gouverneur est une « grave violation de la souveraineté de l’Etat », a déclaré Newsom. Le gouverneur et la maire estiment que l’arrivée des troupes fédérales est à l’origine des insurrections. « Il ne s’agit pas de sécurité publique. Il s’agit de flatter l’égo d’un président dangereux » a déclaré le gouverneur. Pour eux, Trump a transformé une manifestation pacifique en une émeute.
« Donald Trump jette de l’huile sur le feu »
, a tweeté Newsom. Selon Newsom, ces Marines « ne devraient pas être déployés sur le sol américain face à leurs propres compatriotes pour réaliser le fantasme dérangé d’un président dictatorial ». « Nous avons pris une grande décision en envoyant la Garde nationale pour faire face aux émeutes violentes et fomentées en Californie », a déclaré Trump.
Trump a déclaré aux journalistes lundi qu’il partage l’avis du responsable des frontières, Tom Homan, qui veut l’arrestation de Newsom parce qu’il est « extrêmement incompétent ».
Le gouverneur a immédiatement critiqué cette menace de Trump sur X en la qualifiant de « pas indéniable vers l’autoritarisme ». Mais Homan a déclaré qu’il n’y a aucun projet officiel d’arrestation contre Newsom.
Donald Trump n’avait pas hésité à menacer les deux dirigeants
« si des responsables officiels s’opposent à la loi et à l’ordre, oui, ils feront l’objet de poursuites fédérales »
Le chef du département de police de Los Angeles est aussi contre le déploiement des Marines. Il pense que cela « représente un défi logistique et opérationnel important ». Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a indiqué que les Marines déployés à Los Angeles ont surtout pour mission de « défendre les forces de l’ordre fédérales ».
Sur Truth Social, Donald Trump assume et revendique son action, allant jusqu’à traiter les manifestants d’« insurrectionnistes » et de « voyous ». Il s’est engagé à poursuivre les descentes de l’ICE, malgré les critiques qui dénoncent des cibles parmi les sans-papiers respectueux de la loi, piliers de l’économie locale.
Le Département de la sécurité intérieure (DHS) a enfoncé le clou, accusant les politiciens californiens de « protéger les criminels étrangers ».
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