L'ONU à l'agonie : quand les coupes américaines libèrent les contribuables de la bureaucratie mondiale

L'ONU à l'agonie : quand les coupes américaines libèrent les contribuables de la bureaucratie mondiale


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Face à des coupes budgétaires massives et à la suspension des financements américains, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU affirme fonctionner en « mode survie ». Une crise budgétaire qui met en lumière les contradictions d’un système dépendant de la volonté politique des États.

Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, dresse un constat alarmant : son institution est asphyxiée financièrement. Avec seulement 73% des contributions attendues pour 2025 et un déficit de 90 millions de dollars cette année, le HCDH supprime 300 postes et réduit drastiquement ses missions. Cette contraction budgétaire, largement due aux décisions de l'administration Trump de réduire les contributions américaines de 11 milliards en 2024 à 2,7 milliards en 2025, met en lumière les limites d'un système dépendant des impôts forcés des États. Cette crise est moins une tragédie qu’une révélatrice des profonds dysfonctionnements d’une bureaucratie internationale dont le modèle même est remis en question.

Des postes supprimés en raison du manque de financement

Lors de la célébration de la Journée des droits de l’homme du 10 décembre 2025, Volker Türk, a annoncé au cours de sa conférence de presse annuelle que le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme est « en mode survie ».  Il a lancé une alerte sur les répercussions des coupes budgétaires sur le fonctionnement du Bureau. Avec 90 millions de dollars de moins, 300 emplois ont été supprimés cette année.

Certains « travaux essentiels » comme la promotion du respect des Droits humains dans les pays qui en ont le plus besoin ont été également mis en arrêt. C’est le cas de la République démocratique du Congo et de la Colombie. Selon Volker Türk, le Bureau se trouvait aussi dans l’obligation de réduire les visites des rapporteurs spéciaux de l’ONU et des experts indépendants dans les pays et les diverses missions d’enquête.

« Nos ressources ont été réduites, tout comme le financement des organisations de défense des droits de l’homme, y compris au niveau local, dans le monde entier », a déploré le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies. Pourtant, « les mouvements anti-droits sont de mieux en mieux financés », a-t-il ajouté. « Ceux qui défendent les droits et la justice sont attaqués, sanctionnés et traînés devant les tribunaux, alors même que ceux qui ordonnent la commission de crimes atroces continuent de jouir de l’impunité.»

a lancé Volker Türk. Toutefois, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a exprimé son optimisme.

« Les droits humains, sous-financés, mis à mal, attaqués et pourtant puissants, inébranlables, mobilisateurs »

a-t-il déclaré.

Une efficacité discutable face à la prolifération des conflits


Alors que M. Türk énumère les crises – Gaza, le Soudan, l’Ukraine – où les droits sont bafoués, une question s’impose : l’action du HCDH, même correctement financée, est-elle déterminante ? La multiplication des rapports, des missions d’enquête et des dialogues avec les États a-t-elle jamais empêché un seul crime de guerre ? La bureaucratie des droits de l’homme semble souvent fonctionner en circuit fermé, produisant des recommandations que les belligérants ignorent superbement.

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La suppression de « travaux essentiels » sur le terrain, en Colombie ou au Myanmar, est présentée comme une catastrophe. Mais n’interroge-t-elle pas aussi sur la réelle plus-value de ces structures internationales par rapport à l’action, souvent plus agile et déterminée, des sociétés civiles locales et des ONG indépendantes ?

Malgré le manque de moyens, le Haut-Commissaire critique fermement les « discours haineux » envers les migrants et la « criminalisation » de l’aide aux réfugiés. Une posture morale typique de l’ONU : sermonner les États sans jamais remettre en question son propre modèle de fonctionnement ni sa dépendance à ces mêmes gouvernements.

Les coupes américaines : une libération pour les contribuables

Les États-Unis, traditionnellement le premier donateur mondial, ont opéré une réduction spectaculaire de leur soutien à l'ONU. De 11 milliards en 2024 à seulement 2,7 milliards en 2025, cette décision reflète une priorité accordée à la souveraineté nationale et à la réduction des dépenses publiques.

Donald Trump, en vantant ces coupes, illustre une politique libertarienne : pourquoi forcer les contribuables américains à financer une organisation souvent critiquée pour son inefficacité et son mépris du droit international ? L'appel humanitaire 2025, qui visait plus de 45 milliards, n'a été financé qu'à hauteur de 12 milliards, le plus bas en une décennie.

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Résultat : seulement 98 millions de personnes aidées, contre 123 millions l'année précédente. Ces chiffres soulignent l'absurdité d'un système où l'argent des impôts est dilapidé dans une machine administrative, plutôt que laissé aux individus pour des choix philanthropiques personnels.

L’ONU annonce qu’elle va frapper à la porte des « gens normaux » et des entreprises. Traduisez : on a compris que le modèle du hold-up fiscal ne marche plus, alors on va culpabiliser les citoyens lambda. Raté. Les plateformes de crowdfunding, les cryptos, les ONG indépendantes et les fondations privées ont déjà montré qu’elles savent acheminer l’aide plus vite, avec moins de corruption et sans financer les salaires dorés de Genève. L’ONU n’a plus le monopole de la compassion ; elle n’a plus que celui de l’hypocrisie.

La mise en « mode survie » du Bureau des droits de l’homme de l’ONU révèle les limites structurelles d’une institution fondée sur la contribution obligatoire des États et sur une bureaucratie centralisée. Plutôt que d’admettre la nécessité d’un modèle plus agile, davantage financé par des acteurs indépendants ou privés, l’organisation persiste dans la dénonciation morale.


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