Évidemment, Sébastien Lecornu a sauvé sa tête. Il fallait s’y attendre : le garçon n’a jamais eu à se lever à 5 h du matin pour ouvrir un rideau de fer, jamais eu à supplier un banquier, jamais eu à choisir entre payer l’Urssaf ou nourrir ses gosses. Sa seule expérience du « privé », c’est le badge d’accès au parking réservé des ministères. Mais pour conserver le volant de la limousine avec chauffeur, il excelle.

Et là, il a été magistral.
Le deal est simple, et délicieusement pourri : on augmente la CSG, mais seulement sur les revenus du capital qui puent le travail. Les dividendes des SARL de province, les plus-values des portefeuilles boursiers des gogos qui croient encore que la Bourse est un jeu honnête.
Par contre, l’assurance-vie ? Intouchable.
L’immobilier ? Sacré.
L’épargne liquide ? Bébé Jésus en personne.
Résultat : les 50 000 Français les plus blindés, ceux qui ont 3, 5, 10 millions en fonds euros et contrats capés, rigolent dans leur barbe. Ils vont même pouvoir se payer une petite coupe de champagne supplémentaire avec l’argent qu’ils ne paieront pas.
À l’Assemblée, c’est l’orgasme collectif. Les députés, ces champions du cumul des mandats et des retraites chapeau, adorent : eux aussi ont leur assurance-vie, leurs SCPI, leurs petits arrangements.
