Le pont des patriotes, par Cougoulat

Le pont des patriotes, par Cougoulat

De même que les peuples des anciennes colonies françaises sont favorables à la Russie, les Français d’origine étrangère manifestent de plus en plus de la sympathie pour la Russie. Ce sentiment est partagé par la partie la plus traditionnelle de la société française, celle des Lagarde-et-Michard et Isaac-et-Mallet, d’ascendance catholique et royaliste tout autant que républicaine et laïque : les restes de toutes les contradictions qui ont fait la France. Cette France glorieuse qui manque à la fois aux quartiers et aux villages, aux chaumières et aux cités. Il semble que la position des uns et des autres par rapport à la Russie crée un nouveau lien transversal bien que presque translucide entre ces deux France. Quelque chose qui ressemble à l’étonnant public de la manifestation « Jour de Colère » qui rassembla près de 20 000 personnes à Paris en 2014 (sans lien avec Maïdan, mais quelle synchronicité !), mais en beaucoup plus large, beaucoup plus divers et avec déjà une rupture de la distance en apparence infranchissable entre ses composantes indigène et allogène entrecroisées de toutes les nuances de la bourgeoisie la plus aisée à la pauvreté la plus misérable. Tout ce qu’il faudrait pour provoquer une réduction ad hitlerum pavlovienne de la part des médias mainstream s’ils venaient à en prendre conscience. Le long épisode des Gilets jaunes a confirmé l’effondrement des barrières politiques et sociologiques en cours, au grand dam du pouvoir.

Visite de Nikita Khrouchtchev à Paris, avec le général de Gaulle le 23 mars 1960. Bridgeman Images