Le passe sanitaire pour inciter à la vaccination ou la vaccination pour maintenir le passe sanitaire ?

Avi Morris continue d’explorer les contradictions de la politique sanitaire israélienne dans sa lutte contre la pandémie. En espérant que les présents propos feront réfléchir les adeptes de la politique vaccinale suivie en France.

A la suite des déclarations du 27 décembre 2021 du Premier ministre en France, le ministre de la santé a déclaré à propos de l’éventualité du 4ème dose : « Cette question viendra en son temps […]. On travaille au niveau international avec des homologues européens et avec Israël ».
Pour les lecteurs du Courrier des stratèges, cela n’est pas une surprise puisque nous l’avions annoncé il y a de cela un mois. Le Premier ministre Naftali Bennett a ordonné de commencer l’injection de la 4ème dose aux personnes de plus de 60 ans. Il s’agissait d’un ordre et non d’une recommandation sanitaire !!!! Le Premier ministre qui a gagné le surnom de Benito sur les réseaux sociaux s’est heurté au refus du directeur général de la santé, Nahman Ash, celui qui il y a 6 mois s’était fait le propagandiste de la 3ème dose et qui, le premier avait évoqué la possibilité d’une 4ème dose. En urgence, un essai a été lancé sur une population très réduite – un maximum de 150 personnes -. Il est difficile de dire quand sortiront les résultats. L’objectif est de tester l’utilité d’une quatrième dose pour les populations à risque et non pour l’ensemble de la population.
Il est vrai que d’importants médecins ont fait part d’un véritable désamour envers Pfizer.
Le 15 novembre 2021, le professeur Grotto qui avait occupé les plus hautes responsabilités au sein du ministère de la santé israélien dans la campagne de lutte contre le corona a déclaré : Les gens ressentent des effets secondaires graves et d’autres veulent leur injecter un booster. Toutes choses étant égales par ailleurs, c’est comme si le professeur Fischer avait dit qu’il fallait arrêter la campagne de vaccination ! L’article du journal Les Echos en date du 29 décembre 2021 cite le docteur Mévorach, responsable à l’hôpital Hadassah du département Corona : « le fait que nous ayons été les premiers à administrer un troisième vaccin ne signifie pas qu’un quatrième est nécessaire sans fondement scientifique. ». Il a aussi rajouté, point non rapporté dans les Echos, qu’« une telle décision serait erronée et infondée » ! Le professeur Zvi Granot de l’université hébraïque de Jérusalem a donné une interview dévastatrice dont le compte-rendu par i24 news est loin de refléter la virulence des critiques qu’il a formulées. Pour ce professeur, il est temps de passer à un autre vaccin car le vaccin Pfizer ne marche pas.
Nous apprenons aujourd’hui que la majorité des personnes qui compose le comité sur lequel s’appuie le Premier ministre israélien pour préconiser l’injection d’une 4ème dose n’appartient pas au personnel médical. Les vétérinaires sont la catégorie la plus représentée – de là à dire que le Premier ministre considère la population comme du bétail, il n’y a qu’un pas. Autre catégorie très représentée, les porte-paroles du ministère de la santé israélien, le responsable de la communication de l’université de Tel-Aviv. Aucun épidémiologiste, aucun virologue.
Bref, ce n’est pas un programme de santé publique mais une logique différente. Alors, une 4ème dose comme cela a été évoqué pour éviter le gâchis des doses non-utilisées ? A ce stade, ce n’est plus de la médecine mais du recyclage au même titre au passage que le changement des dates de péremption des vaccins tel qu’il est défini dans le document ci-dessous du ministère de la santé israélien.

Dans ce contexte, on comprend qu’une partie de la population israélienne, malgré les restrictions de plus en plus nombreuses, refusent de se faire injecter la 3ème dose. La campagne de vaccination des enfants est également un échec en dépit d’une propagande intensive. Plus le temps passe, plus la politique de restriction des droits perd de sa pertinence puisque le vaccin a une durée d’efficacité réduite !
Reste alors un problème : si la durée d’efficacité du vaccin est de 3 mois et qu’il n’est pas sûr qu’il soit possible de procéder à une 4ème injection, comment justifier les restrictions à l’encontre des non-vaccinés ? Ils doivent être punis parce qu’ils n’ont pas cru dans la politique vaccinale du gouvernement ? Certes, mais même si comme le Conseil d’Etat, on valide cette approche, la punition ne peut être renouvelée indéfiniment sauf à renouveler l’injection tous les 3 mois.
Surgit alors un autre problème : pourquoi aller prendre une 3ème injection à partir du moment où :
- même les responsables Pfizer admettent que le vaccin vendu a une protection très relative face au variant Omicron ?
- entre la date de l’injection et le point de départ de l’efficacité de la protection, le pic épidémique a de fortes chances d’être atteint ?
- même vaccinée, la personne doit continuer à se soumettre à des tests et se voit astreinte à des restrictions difficilement compréhensibles – manger assis et non debout dans un lieu accessible avec passe sanitaire ?
Poussons la logique jusqu’au bout : OK pour une injection tous les 3 mois. Prenons une population de 50 Millions d’habitants, cela présuppose sur 90 jours avec une vaccination 24 h /24 l’injection de 555 555 doses par jour ! A supposer que ce rythme soit tenable, il aboutira à la situation suivante : entre le début de la campagne et la fin, les primo-vaccinés se retrouvent dénués de protection quand les vaccinés en dernier reçoivent leur dose et il faut donc recommencer !!! Mais ce n’est pas tout : à partir du moment où les premiers vaccinés ne sont plus protégés et que le vaccin n’empêche pas la contamination, ils peuvent parfaitement contaminer des personnes supposées protégées puisque le vaccin ne protège pas à 100 % !!! Est-ce à dire qu’il s’agirait d’obtenir une immunité collective ? Pourquoi pas ? Mais, l’exemple israélien l’illustre parfaitement : dès que les frontières sont réouvertes, les contaminations repartent. Toute personne censée se rend bien compte que cela n’a aucun sens, ce qui n’en rend que plus pathétique la présente campagne de vaccination et les annonces du Conseil scientifique sur l’éventualité d’une 4ème dose. Ou alors, il faut dire expressément dès maintenant que la 4ème dose ne concernera que les personnes à risque et aboutira à la suppression des dispositions relatives au passe sanitaire.
Le fait que le passeport sanitaire en Europe dispose d’une durée supérieure à 3 mois – 9 mois – ne change rien au raisonnement. Les Etats n’auront d’autres choix que de soumettre les vaccinés à une batterie de tests pour éviter les logiques de contamination. Il suffit de lire les conditions d’entrée sur le territoire israélien. Dès lors, sauf à changer de vaccin comme le préconise le professeur Granot, il n’est pas possible de justifier les présentes restrictions mises en place pour inciter à la vaccination. Sauf à dire que l’objectif de la politique actuelle vise à contrôler les populations et n’a aucune finalité sanitaire. Au moins, cela aurait le mérite d’être clair.
Tant qu’il n’y a pas une clarification des objectifs, tant que les Etats continuent de définir des restrictions pour justifier l’utilisation d’un vaccin singulièrement imparfait, le bon sens populaire déchiffre légitimement dans les mesures politiques discutées et mises en œuvre une logique politique de soumission qui ne peut qu’engendrer des réactions de rejet.
P.S. 1 : Pour le ministre français de la santé, les opposants à la vaccination, « c’est un magma de gens qui se sont enkystés dans une forme de contestation pouvant prendre parfois des allures pas loin d’une forme de délire. » Le ministre continue de confondre délibérément opposition au vaccin et opposition au passe sanitaire. Nous lui conseillons de consulter l’équipe israélienne du The Public Emergency Council For The Covid19 Crisis. La liste n’est pas à jour : l’équipe se trouve à présent enkystée d’un prix Nobel. Il faut vraiment avoir une foi immense en Pfizer pour continuer la présente campagne de vaccination – croyance absolue dans les vaccins comme dirait le porte-parole du gouvernement.
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