Le Canada est-il devenu une dictature ?

Le Canada est-il devenu une dictature ?

J’entends pousser les cris d’orfraie d’ici, mais à un moment il va bien falloir la poser cette question. A quoi reconnait-on une dictature ? Ce week-end au Canada on a pu voir un déferlement de violence verbale et physique à l’encontre des manifestants d’Ottawa. Personne ne s’accordera sur la nature de cet épisode empli de brutalité, mais l’on peut au moins tous tomber d’accord sur la poussée autoritaire dans les rues de la capitale, venant d’un pays à la réputation si lisse et bienveillante. Mais que se passe-t-il au pays des castors ?

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Après 24 jours d’occupation, les policiers ont chassé du centre d’Ottawa les manifestants venus protester contre la vaccination obligatoire et les mesures sanitaires. En tout ce sont 191 arrestations et  79 véhicules remorqués.

Le concept de dictature selon Arendt et le droit

Le terme dictature vient du latin « dictatura » qui signifie « ce qui parle ». Et la dictature en Occident, ça ne parle plus, c’est un régime réservé aux autres sauvages d’Amérique du sud, d’Afrique, de Corée du Nord ou de Russie.

La dictature moderne se définit comme « un régime de concentration des pouvoirs aux mains d’un homme, d’une assemblée, d’un parti qui l’exerce alors sans limite (soit qu’elles n’existent pas, soit qu’il ne les respecte pas) et qui pallie sa faible légitimité par l’exercice abusif de la force. »

Ses critères sont les suivants : L’illégitimité du pouvoir ; La concentration des pouvoirs ; Un exercice arbitraire du pouvoir et un usage démesuré de la violence.

The genius of Hannah Arendt - Exberliner

Hannah Arendt, grande spécialiste de l’étude du totalitarisme, prenait grand soin à ne pas mélanger dictature et tyrannie.

« La dictature dans le sens original du concept et du mot n’est pas une tyrannie – c’est une suspension temporaire des lois en cas d’urgence, généralement pendant une guerre ou une guerre civile » (pendant une crise donc).

Toute ressemblance avec quelconque évènement est purement fortuite.

Debunker les debunkers de la légalité

Là, je franchis le Rubicon de la pensée autorisée, oser faire un article un article à ce sujet ? n’ai-je pas honte ?

Denise Bombardier s’offusquait déjà dans une tribune publiée le 12 novembre 2021 que des Canadiens puissent estimer ne serait-ce que quelques secondes vivre dans une dictature, ces demeurés qui ne s’informent « que sur les réseaux sociaux aux relents nauséabonds et fourbes ».

Qu’est ce qu’ils n’ont pas compris ceux-là à la fin ! « Nous sommes depuis près de deux ans en état de guerre contre la Covid-19 » et cette fin justifie les moyens.

« Les accusations de régime autoritaire sont irresponsables » (ah, on a déjà entendu ça quelque part nous les français) – « regardez ce qu’il se passe ailleurs » (il vaut mieux vu ce qui est en train de se passer au Canada) – « le gouvernement ne fait qu’exercer son autorité, pas son autoritarisme » (je crois que quelqu’un qui ferait preuve d’autoritarisme ne dirait pas mieux).

Certes il y a une gouvernance par décrets depuis 2 ans mais

« le gouvernement n’utilise que des mesures légales ».

On y vient, c’est légal.

Est-ce que tout ce qui est légal est juste ? proportionné ? Ne pas laisser les noirs s’asseoir avec les blancs dans un bus, c’était légal – lors de mon premier cours de droit, j’ai entendu ces mots « le droit n’est pas juste, si vous êtes venus pour ça vous allez être déçus ».

Et le meilleur pour la fin « qu’ils aillent vivre dans ces régimes dirigés par un dictateur ou un tyran pour refroidir ce qu’il leur reste d’esprit ».

Toujours ce même raccourci sur la Corée du Nord, qui néglige le détail le plus fondamental : le temps.

Une dictature, ça s’installe.

Un épisode autoritaire s’est installé ce weekend au Canada

Que cela plaise ou non à la bien-pensance, l’autoritarisme s’est installé dans les rues d’Ottawa ce week-end. Ces mêmes images auraient créé un tollé si elles décrivaient des scènes se déroulant en Russie. Que dit maintenant Denise Bombardier quelques mois après avoir écrit cette tribune ? (et tous ceux qui sont d’accord avec elle ?).

Reprenons ensemble les critères de la définition de la dictature :

L’illégitimité du pouvoir : les canadiens ont-ils voté en pleine conscience de l’allégeance que porte Trudeau à Klaus Schwab ?

Hier au Parlement à Ottawa, le député, Colin Carrie pose une question sur l’influence et l’infiltration possible du Forum économique mondial de Klaus Schwab dans le gouvernement canadien. Il a été coupé sous prétexte qu’on ne l’entendait pas bien 😂😂@idrissaberkane @Verhaeghe pic.twitter.com/koy9H1mlEl

— TheNightFox 🥕🥕🥕 (@TheFox10532388) February 20, 2022

 La concentration des pouvoirs : Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a affirmé, samedi 19 février, que les pouvoirs octroyés par la loi ont permis le gel de 76 comptes bancaires représentant 3,2 millions $ –

tout ce la sans passer par un juge !

Un exercice arbitraire du pouvoir : des truckers affirment avoir été menottés et jetés dans un fourgon avant d’être relâchés 15 minutes plus tard – oui, un manifestant pacifique ne peut être inculpé dans un lieu public

(nous vous donnons également d’autres exemples de mesures arbitraires dans notre article de ce matin)

  • un usage démesuré de la violence

Celle-ci se passera de commentaire.

Comme si tout cela n’était déjà pas assez inquiétant, Justin Trudeau a avoué récemment que certaines mesures « temporaires » prises à l’encontre des manifestants ne seraient pas si temporaires que cela finalement …

D’après Hannah Arendt, la dictature est temporaire, pas la tyrannie, mais « une tyrannie est toujours née lorsque la majorité des pays européens étaient déjà soumis à une dictature ».  Toujours selon le même auteur, idéologie et terreur sont le terreau de la tyrannie. Idéologie et terreur, c’est bien le programme que nous réserve les mondialistes.

Toujours pas convaincus ?

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