Le bilan choc : les JO 2024 ont fait fuir les touristes

La France se relève des JO. Après le fiasco touristique de 2024, plombé par l’organisation des Jeux olympiques, l’été 2025 signe une embellie. Mais cette reprise cache des leçons politiques et économiques que le pays doit impérativement retenir.

Selon l'INSEE, l'été 2025 marque un net rebond après la saison 2024 plombée par les JO de Paris. La fréquentation dépasse enfin les records de 2023, portée par le retour des touristes français et un afflux massif de clients étrangers.

Une reprise après l’orage olympique

Soyons clairs : les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris, n’ont pas été une vitrine, mais plutôt un fiasco pour le tourisme français. Les chiffres de 2024 ont chuté, qui sont expliqués par des choix politiques :saturation des transports, des prix gonflés, une hyper-sécurisation.

Ces choix ont perturbé l'écosystème touristique habituel. Nous assistons au contrecoup prévisible du « crowding out » : l'événement subventionné a chassé le touriste libre et régulier. Heureusement, en 2025, les hébergements collectifs reprennent des couleurs.

La machine économique repart

L'embellie de 2025 n'est rien d'autre que le marché en pleine correction, réaffirmant sa supériorité sur la planification étatique. Le secteur a absorbé le choc JOP et revient à son potentiel naturel de 257,8 millions de nuitées. C'est la liberté retrouvée du choix individuel qui tire l'économie.

Cette performance dépasse même 2023, preuve que le marché, lorsqu’on le laisse respirer, se régule et retrouve son dynamisme. L’offre et la demande s’équilibrent d’elles-mêmes. Pas besoin d’un ministère qui “planifie” le tourisme.

Si la hausse est générale, ses bénéfices sont inégalement répartis.

  • Littoral et montagne retrouvent des couleurs:

Le littoral, destination reine, enregistre 104,6 millions de nuitées. Les campings, qui y représentent près des deux tiers de la fréquentation, bénéficient du retour des résidents et des touristes étrangers. La montagne profite, elle, surtout d'une clientèle non résidente plus nombreuse.

  • Les villes en tête grâce à l'hôtellerie:

C'est cependant dans les zones urbaines denses que la hausse est la plus forte (+7,1 % pour les hôtels). Ce dynamisme compense partiellement le déclin structurel du tourisme d'affaires, qui ne pèse plus désormais qu'une nuitée sur cinq contre une sur trois en 2019.

  • Une facture en hausse:

Cette fréquentation record s'accompagne d'une augmentation significative du chiffre d'affaires du secteur (+7,8 %), bien supérieure à l'inflation. Ceci traduit à la fois une hausse des prix et une croissance de l'activité, notamment dans l'hôtellerie haut de gamme. Les secteurs du transport aérien et de la restauration profitent également pleinement de cette embellie.

Le triomphe de la clientèle libre

Les hôtels, moteur historique du tourisme d'affaires et haut de gamme, sont les principaux bénéficiaires de cette correction (+4,4 %). Ce gain est quasi-exclusivement dû à la clientèle non résidente, en hausse spectaculaire de +6,8 %.

Nuitées hôtelières pendant la saison d’été par pays de provenance en 2024 et 2025

On assiste à un retour en force de la clientèle extra-européenne : les États-Unis enregistrent une hausse de +12,9 %. Cette clientèle de luxe, qui a le choix de ses destinations, confirme qu'elle avait simplement mis la France en pause pour cause de JOP. Les zones urbaines denses, désertées par le tourisme d’affaires, profitent particulièrement de ce retour, avec une hausse de fréquentation de +7,1 %.

Pendant que l'État organisait son spectacle, l'économie réelle s’érodait. Le tourisme d’affaires, vital pour les hôtels, poursuit sa tendance baissière observée depuis 2021. Les nuitées d'affaires dans les hôtels chutent brutalement de -14,1 % et ne pèsent plus qu'une nuitée sur cinq, contre une sur trois avant la crise sanitaire.

La leçon est claire : si les JOP ont généré un « buzz » médiatique planétaire,et que globalement tout le monde salue son succès sur le plan sportif, les JOP ont également créé un effet d'éviction et empêché une partie de la demande touristique traditionnelle. La leçon à retenir est limpide : moins d’ingérence étatique, plus de liberté pour les acteurs privés. Le tourisme n’a pas besoin de grands-messes sportives subventionnées, mais de règles claires, stables et légères.