La grande imposture du « nouveau contrat social » selon le Great Reset (épisode 2)

La grande imposture du « nouveau contrat social » selon le Great Reset (épisode 2)

Le Great Reset se gorge de mots qui sonnent doux aux oreilles bien pensantes. C'est par exemple le cas du "nouveau contrat social" proné lors de la séance du sommet de cette année, le 25 janvier à 11 heures. Mais il suffit de regarder les débats pendant quelques minutes pour comprendre combien Davos et le Great Reset ont perverti la notion de "contrat social" pour la vider de ce qui en fait la dimension démocratique dans la pensée d'un Jean-Jacques Rousseau.

La deuxième table ronde du Forum de Davos consacré au Great Reset traitait du « nouveau contrat social », thème qui illustre la grande imposture que constitue cette rencontre internationale du syndicat de l’élite mondialisée.

Le contrat social selon les ennemis de la démocratie

Pour cette table ronde, Klaus Schwab avait fait très fort, puisqu’il avait notamment invité Paul Kagamé, président du Rwanda où la chasse aux journalistes indépendants se porte aussi bien que les raids au Congo voisin pour piller toutes les richesses possibles. On ne pouvait trouver de meilleur interlocuteur pour faire l’éloge du « nouveau contrat social » selon Davos : un slogan marketing pour cacher une confiscation autoritaire du pouvoir et une prédation sans vergogne.

Un autre invité était un certain James Quincey, patron de Coca-Cola, dont l’essentiel de l’activité consiste tout de même à mondialiser les goûts et à vendre du sucre en grande quantité. En termes de contrat social, on a là encore une conception un peu particulière à Davos.

Le nouveau contrat social, c’est quoi ?

Dans la pratique, l’expression de « nouveau contrat social » est bien pratique puisqu’elle permet de recycler un concept inventé par Jean-Jacques Rousseau connu favorablement dans toutes les démocraties du monde, pour l’appliquer à son contraire.

En l’espèce, le contrat social selon Davos est un « contrat de protection sociale » comme le dit lui-même Kagamé. Autrement dit, il énumère toutes les « protections » que les gouvernements et les entreprises s’engagent à fournir aux citoyens en échange d’une confiscation de leurs droits, et d’abord de leur droit à participer au gouvernement de la cité.

En échange de l’acceptation par les citoyens d’un ordre autoritaire qui les considère comme des sujets, les gouvernements et les employeurs s’engagent à leur apporter du confort et de la sécurité. Ou comment rendre la servitude désirable ?

Le contrat social selon Rousseau

Bien entendu, cette idée simple (et bien connue en France, puisque l’essentiel du discours des élites consiste à réduire les problématiques de la société française à un besoin de protection, en occultant le vrai besoin de démocratie) est à rebours de ce que proposait Jean-Jacques Rousseau. Dans son fameux Contrat Social de 1760, Rousseau soutient l’idée que le gouvernement doit incarner la volonté générale et garantir la liberté et l’égalité.

Curieusement, de volonté générale, de liberté, il n’est plus question dans le contrat social de Davos. Il est seulement question d’apporter plus de bien-être aux citoyens.

Une logique à bien méditer chez tous les partisans du discours de la protection.