La grande illusion de l'IA et le pari dangereux de la Fed

Le "FOMO" que nous avions annoncé fin août se produit, pour les raisons que nous avions dites. Face à cet oiseau de mauvais augure, nous rappelons les manoeuvres de prudence pour éviter la ruine, au cas où elle surviendrait.

Nous assistons à un spectacle fascinant, presque trop parfait pour être honnête. D'un côté, les grands prêtres de la finance, réunis au sein de la Réserve Fédérale américaine, commencent à ouvrir les vannes du crédit facile en baissant leurs taux. De l'autre, une nouvelle religion technologique, celle de l'intelligence artificielle, promet le salut économique et des rendements infinis. La convergence de ces deux phénomènes a mis les marchés en état d'euphorie, propulsant les indices vers des sommets historiques. 

Mais derrière cette musique enivrante, une question simple se pose : assistons-nous à une aube nouvelle ou à la plus grande illusion financière de la décennie? Pour l'épargnant, le citoyen qui observe ce ballet avec un mélange d'envie et d'inquiétude, la question est encore plus directe : faut-il céder à la peur de manquer le train, ce fameux « FOMO » qui semble s'emparer de tous? 

Le tour de passe-passe de la Fed

Pour comprendre la situation, il faut d'abord regarder du côté des magiciens. La Fed, sous la houlette de Jerome Powell, a justifié sa baisse de taux par un affaiblissement du marché du travail. Le discours officiel est celui de la prudence, de la gestion des risques. Mais la réalité est plus ambiguë. En assouplissant sa politique alors que l'inflation reste obstinément au-dessus de sa cible de 2 %, la Fed a fait un choix. Elle a choisi de soutenir les actifs financiers et de donner un signal clair aux marchés : la fête peut continuer.