Grève des profs : la société française entame-t-elle sa décompensation psychique ?

Grève des profs : la société française entame-t-elle sa décompensation psychique ?

Une grève des profs est annoncée avec un fort succès aujourd’hui. Le phénomène surprend d’abord par son ampleur : le gouvernement s’attendrait à 75% de grévistes, du jamais vu depuis les années 2000 où l’Education Nationale s’est mise à pratiquer la retenue sur salaires pour fait de grève. Qui plus est, les enseignants ne se montrent pas les plus rebelles contre l’ordre covidique. Pour en arriver là, il a vraiment fallu que les consultants de Mc Kinsey poussent Emmanuel Macron au n’importe quoi. De là à penser que la décompensation de la société française après deux ans d’angoisse hystérique a commencé, il n’y a qu’un pas.

La grève des profs marque probablement un tournant dans la brève histoire du COVID que nous traversons. Depuis le début du premier confinement, au corps social « constitué » n’a osé entrer dans une protestation collective et massive contre les mesures sanitaires du gouvernement.

En l’espèce, la « forme » prise par la protestation d’aujourd’hui ne manque pas de retenir l’attention.

Une grève des profs contre l’Absurdistan

En soi, les enseignants ne font pas grève contre la « protection » liberticide apportée par le gouvernement. Ils font simplement grève par lassitude.

Il faut lire le tract d’appel à la grève intersyndicale pour le comprendre.

Les enseignants ne contestent pas le prétendu rôle de protection sanitaire que l’Etat s’attribue. Au contraire, même, ils lui reprochent de ne pas l’assurer correctement, ce qui est un comble :

On voit ce qui est pointé du doigt ici, notamment les 50 protocoles sanitaires qui se sont succédé en dix-huit mois.

Il est vrai que le règne de l’Absurdistan, tous les Français en souffrent, pas seulement les enseignants. L’étonnement, c’est que le mouvement commence par là…

On peut effectivement reprocher au gouvernement son incompétence dans la gestion de la crise, et la lui reprocher avec d’autant plus de force que la presse subventionnée la dissimule avec obstination, dans son souci de complaire aux laboratoires pharmaceutiques acheteurs d’espace publicitaire.

C’est le danger des tyrannies : à force d’étouffer la contestation, à force d’insulter tous ceux qui pensent autrement, on finit par des explosions imprévues.

Simplement, les enseignants sont en grève contre on ne sait pas très bien quoi : ils réclament des « moyens », traditionnelle litanie des syndicats…. mais des moyens dont on sait qu’ils sont complètement fantasmés, puisque, dans le même sac, les syndicats déplorent la pénurie des remplacements d’enseignants et les absences des élèves.

Des enseignants en grève contre les élèves, contre les parents, contre la pénurie de main-d’oeuvre… contre la réalité en quelque sorte.

Grève ou décompensation ?

La motivation de cette grève pose donc question, puisque les revendications des enseignants sont par nature impossibles à satisfaire. Au fond, c’est une grève contre le virus.

On notera d’ailleurs que cette grève est initialement partie de la FSU, rejointe comme une traînée de poudre par les autres syndicats. Voilà ce qu’on appelle un mouvement social, qui s’est probablement nourri de plusieurs phénomènes simultanés.

D’abord, il y a la fatigue du virus, des règles, des restrictions, et sans doute de l’angoisse maintenue constante de façon malicieuse par le gouvernement depuis plusieurs mois.

Ensuite, il y a cet excès de bureaucratie, avec des règles de protection de plus en plus compliquées et de moins en moins efficaces. Et pour cause ! O Micron est un ludion qui se propage allègrement, comme la grippe se propageait à une époque. Comment le combattre, si ce n’est par la sérénité ?

Enfin, le fanatisme présidentiel, qui pousse le vice jusqu’à appeler à « emmerder » les non-vaccinés n’a vraiment pas dû aider. Face à un gouvernement va-t-en-guerre, qui pousse à la confrontation ouverte entre Français, les nerfs à fleur de peau finissent par exploser.

Panique au ministère de l’Education

Pour comble de malheur, le gouvernement aborde cet exercice difficile dans une parfaite désunion.

La discussion orageuse entre Jean-Michel Blanquer et Olivier Véran avant le conseil des ministres l’a montré.

Pour Jean-Michel Blanquer, dont l’entourage du Président plaide la démission, la situation est compliquée.

Signe suprême de panique, Blanquer a convoqué hier à 16h30… une réunion à 18h30 avec tous les recteurs, tous les Préfets, tous les directeurs d’ARS. Selon nos informations, quelques jours plus tôt, l’appareil éducatif s’était rebellé contre une décision impromptue de le décharger du protocole sanitire dans les écoles, et de le confier aux ARS.

Tout cela sent mauvais pour Blanquer, mais les conseillers de Macron sont bien naïfs de croire que cela ne se sent mauvais que pour Blanquer…

La décompensation a-t-elle commencé ?

Le principal risque pour le gouvernement est que, dix-huit mois après le début d’une séquence hyper-anxiogène, et trois mois après le début d’une séquence hystérique fondée sur la culture du bouc-émissaire, la société française ne procède à une décompensation de ses angoisses par une explosion d’agressivité.

Si ce scénario se réalisait, l’enchaînement, consécutif à la très dangereuse interview incendiaire d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés, pourrait se révéler dévastateur. Et, en matière de décompensation, on sait généralement comment ça commence. On sait rarement quand ça se termine.

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