Gaza: Israël bombarde un restaurant et un marché – 33 morts, des civils ciblés

Gaza: Israël bombarde un restaurant et un marché – 33 morts, des civils ciblés

Mercredi 7 mai, le dernier restaurant encore ouvert à Gaza et un marché animé de la ville ont été le théâtre d’un massacre. Trois frappes aériennes israéliennes ont touché les deux endroits. Le bilan est lourd d’après le ministère de la Santé. Au moins 33 Palestiniens ont été tués et environ 90 individus ont été blessés lors de cette attaque. La frappe qui a décimé le dernier restaurant de la ville de Gaza n’est pas un événement isolé, mais un symbole glaçant du génocide en cours. Tandis que les États occidentaux soutiennent activement ou silencieusement les attaques, et que les BRICS – à l’exception de l’Afrique du Sud – restent passifs, les appels à une justice internationale se multiplient.

Le 7 mai 2025, la ville de Gaza a été le théâtre d’un massacre particulièrement atroce. Selon la journaliste Rasha Abou Jalal, trois frappes aériennes israéliennes ont visé le restaurant Thai – le dernier encore ouvert dans la ville – et un marché animé de la rue al-Wahda. Ces attaques ont transformé des lieux de vie en scènes de cauchemar. Au moins 33 personnes ont été tuées, dont des femmes, des enfants et des journalistes, et près de 90 blessées, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le bilan réel est probablement plus élevé. Le restaurant Thai, un symbole de résilience, était un refuge pour les habitants et les journalistes cherchant un semblant de normalité. Rasha Abou Jalal y travaillait encore deux jours avant l’attaque, pensant qu’il s’agissait d’un lieu sûr. Parmi les victimes, Yahya Sobeih, un journaliste qui venait de célébrer la naissance de sa fille, et Nahid Qanoua, un adolescent de 16 ans tué au marché. Ces pertes illustrent l’horreur quotidienne vécue par les Gazaouis.

Une tragédie au cœur de Gaza

Au début de la semaine, Israël a juré d’intensifier son offensive avec comme objectif de conquérir de Gaza. Mercredi après-midi, l’Etat hébreu a lancé trois frappes aériennes dans la ville. Les deux premières ont touché le restaurant thaïlandais. C’est le seul restaurant encore ouvert dans la ville après le blocus total imposé par Israël le 2 mars. L’établissement servait de boissons chaudes et des parts de pizza à ses clients. Il est devenu une sorte de refuge pour les journalistes qui ont besoin d’une connexion internet fiable et qui doivent recharger leurs équipements ou leurs téléphones.

La troisième frappe est tombée sur un marché très fréquenté de Gaza, un endroit où les gens cherchent de la nourriture. Cette attaque de mercredi a été sanglante. Il y avait du sang partout selon le témoignage de la journaliste Rasha Abou Jalal. Le restaurant était théâtre d’une scène horrible. Pourtant, c’était un lieu emblématique de la ville. En effet, l’établissement était déjà détruit par des bombardements israéliens. Puis, il a été reconstruit au cours du cessez-le-feu en vigueur en janvier.

« Une forte explosion a secoué l’endroit. J’ai eu le vertige et j’ai fermé les yeux. En les ouvrant, je me suis retrouvée trempée dans une mare de sang », a raconté Abeer Sabri, un des survivants de ce massacre. . Selon le bilan émanant du ministère de la Santé, cette nouvelle attaque israélienne a tué au moins 33 Palestiniens et a causé 90 blessés. Le journaliste Yahya Sobeih faisait partie des victimes. Sa femme, qui venait de donner naissance à une petite fille, a fait une dépression nerveuse avant de sombrer dans un état de choc profond, après avoir appris le décès de son mari.

Le chef du restaurant, Abu Saleh Abdo, était aussi parmi les survivants. « Quel crime ont-ils commis pour être bombardés ainsi ? C’est une sauvagerie absolue », a-t-il déclaré. « Il n’y a plus aucun espoir de survie. Si on ne meurt pas sous les bombardements, on meurt de faim ou de maladie. Cette guerre doit cesser immédiatement », a ajouté Abu Saleh Abdo.

Sur le marché touché par la troisième frappe aérienne, des corps couverts de sang gisaient aussi sur le sol. Ils étaient des pères, des mères et des enfants. Bon nombre des victimes étaient des vendeurs ambulants.

Israël ne se contente plus de viser des « cibles militaires »

Depuis le blocus total imposé le 2 mars 2025, Gaza suffoque. Les approvisionnements alimentaires sont épuisés, les cuisines caritatives ont fermé, et la famine s’installe. La plupart des cantines caritatives ont été contraintes de fermer leurs portes puisque les produits de première nécessité comme le riz, les haricots et la farine se font rares. Pourtant, les attaques israéliennes s’intensifient et elles ciblent des restaurants, des écoles, des abris, des cantines caritatives et tentes qui abritent des civils.

Israël ne se contente plus de viser des « cibles militaires » . Une logique de terre brûlée, documentée par les journalistes et les ONG sur place, et qualifiée de « crime de guerre manifeste » par les autorités locales.Selon Ismail Al-Thawabteh, directeur du Bureau des médias du gouvernement à Gaza, 235 écoles et abris ont été visés, reflétant une intention claire de maximiser les victimes civiles. Ces actes, qualifiés de crimes de guerre, s’inscrivent dans un génocide en cours.

Les Palestiniens sont obligés de changer de refuge fréquemment. Mercredi, deux écoles situées au nord et à al-Bureij, dans le centre de Gaza, ont été bombardées. Pourtant, elles abritaient des familles. L’attaque a fait 49 morts, incluant le journaliste Nour Al-Din Abdo.

« Il s’agit d’un crime de guerre à part entière et de la continuation du génocide perpétré contre notre peuple »

, a déclaré Al-Thawabeth. Il a d’ailleurs accusé l’administration américaine d’être le responsable des massacres en cours puisqu’elle a décidé d’apporter un soutien militaire et financier au gouvernement israélien. Al-Thawabeth demande à la communauté internationale d’agir afin de protéger les civils et de traduire Israël en justice.

Face à cette tragédie, un rapport récent de l’Euro-Med Human Rights Monitor exhorte à intensifier les travaux de la Cour internationale de justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI). Le document insiste : si les responsables du génocide ne sont pas jugés rapidement, le calvaire des Gazaouis survivants continuera de s’aggraver.

L’Afrique du Sud a ouvert la voie en poursuivant Israël devant la CIJ, mais elle ne peut agir seule. Il faut que d’autres États rejoignent la plainte, coopèrent avec la CPI, appliquent des sanctions, et exigent des comptes. Il en va de la crédibilité même du droit international.