Exclu : comment monter une campagne de propagande sur Internet, par Eric Verhaeghe

Nous continuons notre série sur la propagande occidentale sur Internet et ses techniques. Nous avons publié hier le manuel officiel des services britanniques pour contrer "l'influence russe" sur les réseaux et dans la presse numérique. Nous publions aujourd'hui le descriptif technique de ce dispositif tel qu'il est partagé entre tous les services sur un discret site dédié, opéré le mystérieux Cog-Sec.

Le Cog-Sec est l’une des mystérieuses structures qui sert à mutualiser les travaux de réflexion (et d’opérations) de la propagande occidentale destinés à contrer l’influence russe. Nous l’avons déjà dit, l’invocation de la Russie est un moyen commode pour justifier le recours à des méthodes totalitaires pour attaquer les opposants au régime.
Le Cog-Sec est l’abréviation anglaise de Cognitive Security. Il s’agit de l’appellation officielle qui désigne les activités de police sur Internet : la sécurité n’est plus seulement dans les rues, dans les aéroports, dans les mers, dans le ciel, elle est aussi sur Internet !
Le Cog-Sec est un « hub », c’est-à-dire une plate-forme d’échanges techniques et opérationnels entre tous ceux qui, concrètement, participent à ces travaux de sécurité cognitive dans le monde. Le hub propose différents outils d’échanges et de formations, dont la plate-forme collaborative AM!TT dont le schéma ci-dessus est tiré.
Un mode d’emploi opérationnel pour une campagne de propagande sur Internet
L’intérêt de ce document est de réunir en une seule vue panoramique les étapes des campagnes de propagande sur Internet, depuis la planification stratégique jusqu’à la mesure de l’efficacité, en passant par des appellations barbares comme le « microtargetting », c’est-à-dire la déstabilisation d’acteurs ciblés, ou le « pump priming », c’est-à-dire les techniques de rédaction de messages sur les réseaux sociaux pour discréditer une cible en particulier.
Tout y est !
L’aveu sur les développements de contenus
Depuis plusieurs jours, nous nous interrogeons sur les limites de la « contre-influence » occidentale sur Internet. Notamment, nous cherchons à savoir si la campagne de haine contre les non-vaccinés a été orchestrée par les services secrets occidentaux.
Le document que nous publions apporte un premier indice fort : le « develop content » liste les méthodes à déployer pour influencer l’opinion. On y lit notamment :
- adapter les narratifs existants
- créer des narratifs concurrents
- créer des fakes
- créer des mèmes
- distordre les faits
Ce document me paraît essentiel par son exhaustivité. Il identifie consciencieusement tous les éléments d’une campagne de propagande sur Internet, et il montre bien que, de la « contre-influence » à l’influence, il n’y a guère de distance à franchir. Sous le prétexte de combattre l’influence étrangère, les gouvernements occidentaux utilisent les moyens publics pour diffuser leur propre propagande.
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