Europe de la défense : la montagne bruxelloise accouche d’une souris EDIP

Europe de la défense : la montagne bruxelloise accouche d’une souris EDIP

C’est un peu l’énième redite des mêmes farces : entre les ambitions affichées par l’Union Européenne et la réalité de ce qui en sort, la distance est aussi longue qu’entre un sourire dans la rue à l’heure du déjeuner et la montée des escaliers à la tombée de la nuit. Beaucoup d’espérance, beaucoup de baratin, beaucoup d’illusions, et des promesses qui restent à tenir. Ainsi, les mesures d’urgence de l’Union se limitent péniblement à 1,5 milliards €… Très loin des 800 milliards évoqués il y a quelques semaines.

François-Xavier Bellamy en fait des gorges chaudes : en approuvant l’EDIP (programme pour l’industrie européenne de la défense), le Parlement européen, paraît-il, renverse « la logique de la dépendance militaire aux États-Unis « . Voilà un programme ambitieux, et une annonce tonitruante, que nous avons collectivement envie d’applaudir, nous qui appelons de longue date à l’émancipation vis-à-vis de l’ami américain.

Mais de quoi s’agit-il au juste ? Voici comment la Commission Européenne présente l’EDIP :

L’EDIP comble l’écart entre les mesures d’urgence à court terme telles que l’ASAP et l’EDIRPA et garantit la préparation industrielle de l’UE dans le domaine de la défense pour l’avenir. Plus précisément, l’EDIP vise à : fournir un soutien financier de 1,5 milliard d’euros issu du budget de l’UE au cours de la période 2025-2027.

Donc, il s’agit glorieusement de consacrer 500 millions par an, pendant 3 ans, à préparer l’industrie européenne de défense pour 2027. Voilà qui ne fait pas tout à fait 800 milliards €, comme évoqués initialement.

Rappelons que le budget de l’armée américaine est de près de 900 milliards par an. Soit 1.800 fois l’effort européen adopté par le parlement (avec une tentative polonaise de le retarder).

La dépendance militaire européenne est en bonne voie de disparaître, donc.