COVID et Great Reset, ou le néo-libéralisme en phase terminale

COVID et Great Reset, ou le néo-libéralisme en phase terminale

On ne l'a probablement pas assez dit (quoique...) mais la crise du COVID, et son "phénix" du Great Reset consacre un naufrage en beauté et dans les grandes largeurs : celui du néo-libéralisme et de son péché mortel, le capitalisme de connivence.  Il est très peu probable que l'idéologie de l'Etat régulateur d'un marché en concurrence pure et parfaite, théorisé à la fin des années 30, survive longtemps aux fractures ouvertes durant les 30 derniers mois. La place est désormais libre pour un autre paradigme. Toute la question est de savoir lequel !

Il faut essayer de se souvenir de ce qu’était le monde (et la France) avant le COVID, sans l’idéaliser inutilement. En janvier 2020, l’Europe était au bord de la récession, et tout particulièrement la zone euro, rincée par une décennie de monnaie forte qui a protégé les profits boursiers au détriment du dynamisme économique. La France était engluée dans la plus longue grève de l’après-guerre, dressée contre la réforme des retraites, la Grande-Bretagne mettait le Brexit en pratique, et Trump se débattait face à son Deep State.

Autrement dit, avant même le COVID, et contrairement à une légende forgée depuis lors, le monde occidental était malade, affecté de plusieurs tumeurs qui sont désormais en phase aiguë et plongent notre sphère en stade terminal. Les dettes publiques ont enflé de façon insupportable, la caste est obligée de raccommoder chaque jour le récit du réchauffement climatique d’origine anthropique pour justifier les profits artificiels promis par la transition énergétique, la guerre a éclaté sur le continent européen, et la récession est annoncée pour 2023. Sans compter, bien sûr, les extravagantes restrictions de carburant, d’électricité, qui rythment désormais notre quotidien.

Le COVID, révélateur d’immenses fractures

Cette accélération de notre décomposition ne serait probablement pas arrivée si le COVID n’avait pas fait son oeuvre, et tout d’abord son oeuvre de révélation.

Aurait-on pu mieux révéler au Français moyen ce qu’est le capitalisme de connivence sans cette étrange alliance de circonstance entre les gouvernements occidentaux et Pfizer, paravent de l’Alliance Mondiale pour le vaccin ourdie par Bill Gates ? Soudain, des gens loin de la politique et des coulisses institutionnelles ont compris que l’Etat protecteur était d’abord protecteur des puissants, pour une raison simple : l’Etat est colonisé par les puissants et leurs syndics de copropriété, les Mc Kinsey, les Accenture, les Arnault, les Drahi, qui sont autant de tiques avides de l’argent du contribuable pour s’engraisser chaque jour un peu plus.

Alors que l’inflation paupérise progressivement la population, les profits de Pfizer et de tant d’autres ont fait un grand bond en avant, sous couvert de « protéger » contre l’épidémie. Le nombre de milliardaires a cru de façon exponentielle, à peu près aussi vite que les effets secondaires graves du vaccin.

Je sais que de nombreux Français demeurent hypnotisés par la grande rodomontade du COVID qui voulait nous tuer, puis de Poutine qui veut nous tuer, puis du gaz à effet de serre qui va nous tuer. Cette vieille technique de marketing qui consiste à faire peur pour vendre plus facilement est utilisée jusqu’à plus soif par un capitalisme agonisant pour extraire les dernières gouttes de jus à un fruit de plus en plus sec. Il n’en reste pas moins que le recours excessif jusqu’à plus soif à cette méthode ouvre de plus en plus les yeux à des gens « endormis ».

Et ce n’est pas fini : plus la décomposition du capitalisme (et celle du régime républicain en France) s’avancera, plus les révélations seront fracassantes. Nous finirons bien par savoir comment Ursula von der Leyen a négocié le contrat Pfizer (et quelques autres, dont le Curevac), pourquoi Agnès Buzyn a déclaré l’hydroxychloroquine substance vénéneuse quelques semaines avant le début de l’épidémie, pour quelle obscure raison Bill Gates a autant de pressentiments sur les épidémies qui arrivent. Nous finirons aussi par en apprendre quelques autres.

Bref, dans cette crise sanitaire déclarée pandémie par l’OMS, OMS qui vit largement des contributions de Bill Gates, comment ne pas comprendre que les dettes contractées par les Etats pour faire face au virus ont servi à engraisser ceux qui ont déclaré la pandémie ? Comment ne pas imaginer le pire dans ces conflits d’intérêt où le pouvoir politique s’imbrique tant avec le pouvoir financier ?

Néo-libéralisme et capitalisme de connivence

Cette connivence entre Bill Gates et l’OMS, entre l’industrie pharmaceutique et les gouvernement occidentaux, ce mélange malsain des genres, ne seraient jamais survenus si, en 1938, au colloque Lippmann, les grandes figures libérales européennes (dont Raymond Aron) n’avaient pas validé l’invention du néo-libéralisme et son agenda spécifique.

Selon cette doctrine nouvelle, le libéralisme consistait désormais à encadrer le marché par une réglementation étatique. Le champ de cette réglementation était suffisamment large pour placer la monnaie et la planche monétaire entre les mains de l’Etat, mais aussi pour confier à celui-ci le rôle de corriger le marché et ses défauts par des interventions monétaires ou budgétaires.

Autrement dit, à partir de 1938 apparaît cette étrange forme de libéralisme où l’Etat intervient dans l’économie pour en améliorer le fonctionnement. On y verra l’influence durable du New Deal de Roosevelt supposé réparer la crise de 1929. On n’est pas bien sûr que le New Deal ait fonctionné, mais sa légende s’est aussi forgée grâce à des libéraux qui cherchaient des prétextes pour justifier le Big Government.

On connait la suite : les USA ont officiellement créé un complexe militaro-industriel avide de guerres partout dans le monde pour s’enrichir à l’ombre de l’imperium américain. Puis l’Union Européenne a inventé un marché unique dont les normes protègent largement l’activité des entreprises transnationales. Bref, les Etats ont mis leur réglementation et leurs choix politiques au service des puissants.

Cette connivence si prévisible, au demeurant présentée comme une vache sacrée en Occident par la caste (qui a trouvé là le meilleur moyen de s’engraisser) n’a cessé de se mondialiser. Désormais, l’enjeu est d’établir une gouvernance mondiale (par exemple dans le domaine épidémique) pour servir les intérêts mondiaux de quelques-uns.

Rien de tout cela ne serait arrivé si les Etats n’avaient pas commis le péché capital de se mêler sans complexe de la vie économique.

Great Reset et Big Government

Face à la crise qui vient, face aux contestations populaires, rebaptisées populistes, Klaus Schwab, porte-parole de la caste, a trouvé une parade : prôner le retour du « big government » pour apaiser la colère des masses.

L’idée est assez simple : l’Etat-Providence doit retrouver un élan de jeunesse au moment où la contestation de l’ordre mondial prend de l’ampleur. Distribuer du pain, organiser des jeux, avec l’argent de l’impôt bien entendu, devrait permettre de sauver l’essentiel. Et si l’impôt ne suffit pas à couvrir les frais de cette stratégie, il suffit de l’augmenter, en particulier pour les classes moyennes.

Telle est la stratégie prônée par le Forum Economique de Davos pour éviter la remise en cause de l’ordre économique mondial. Elle est d’ailleurs largement utilisée par Joe Biden ou même par Emmanuel Macron. Les innombrables chèques versés depuis trois ans en France sous des prétextes divers (chèque carburant, énergie, bois, et autres) ne sont que les avatars de ce Big Government qui achète la paix sociale à coups de milliards.

Cette politique ressemble à s’y méprendre à une politique interventionniste de gauche. Il est d’ailleurs assez cocasse de lire dans la littérature de gauche partout qu’il faut reconstituer le service public hospitalier, financer à nouveau le service public de ceci ou de cela, pour lutter contre la mondialisation ou simplement « protéger les Français ». C’est en réalité la mondialisation qui demande aujourd’hui de développer les services publics pour calmer les esprits, dans une grande ruse qui lui permet de sauver ses meubles en s’appuyant sur des indignés qui la combattent.

Autrement dit, le meilleur allié aujourd’hui de Klaus Schwab et du Forum Economique de Davos, c’est Jean-Luc Mélenchon lui-même. Il y a là une alliance qui paraîtra à certains contre-nature, mais elle est plus solide, et mieux enracinée qu’il n’y paraît. La NUPES et le WEF sont aujourd’hui deux forces politiques qui convergent pour plaider en faveur d’une utilisation de l’impôt à des fins sociales.

Ruse du Big Government et libertarisme

Les raisons de cette alliance tacite se trouvent dans la visée équivoque de la protection : protéger les plus pauvres ou les plus démunis, c’est aussi les asservir et les dominer, les rendre dépendants de la politique gouvernementale. De ce point de vue, le « calcul » final de Davos ne diffère guère du marxisme-léninisme. On ne s’étonnera donc pas que Klaus Schwab trouve un élément de réassurance dans la soviétisation progressive de la société occidentale : pendant que l’Etat distribue le pain grâce à une cohorte de bureaucrates qui soutiennent le régime, les affaires continuent, même si la société s’enlise peu à peu. Tout ce qui est pris en attendant l’effondrement final n’est plus à prendre.

Face au naufrage du néo-libéralisme, c’est donc rendre service au Great Reset, c’est entrer dans ses vues, que de plaider pour un renforcement du rôle de l’Etat et un affaiblissement du marché. En réalité, la seule démarche qui gêne le World Economic Forum est celle du retour à l’ordre spontané par un retrait en bon ordre de la sphère étatique.

Au fond, le capitalisme de connivence qui mute, en ce moment même, en capitalisme de surveillance pour éviter les révolutions et les chutes de régime, est un capitalisme d’Etat. Pour beaucoup, il faut le corriger en supprimant le capitalisme pour ne garder que l’Etat. C’est le choix du Forum de Davos, convaincu que la colonisation des Etats est suffisamment avancée pour que ceux-ci ne constituent plus une menace pour les profits.

Notre choix est inverse : dans le capitalisme d’Etat, c’est l’Etat qu’il faut passer au rouleau compresseur, pour préserver les libertés. Il faut évidemment le faire en prenant en compte les questions fondamentales d’égalité. Pour y parvenir, les alternatives efficaces et peu coûteuses existent.

Creusons-les ensemble pour concilier prospérité collective et liberté.