Commerce avec la Russie: l’OTAN avertit les BRICS, le Brésil dénonce une ingérence

Après les déclarations du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le ministre brésilien des Affaires étrangères Mauro Vieira a vivement réagi. Alors que l’OTAN menace de sanctions les pays des BRICS qui entretiennent des échanges commerciaux avec la Russie, le Brésil dénonce des propos « absurdes » et un usage politique du conflit russo-ukrainien. Ces propos interviennent alors que les BRICS connaissent une expansion géopolitique, fondé en 2006, le groupe BRICS comprend désormais l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Iran, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Indonésie, et attire plus de 30 pays intéressés par un statut de partenariat.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, a critiqué les déclarations du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, concernant les sanctions contre la Russie. Ce dernier a menacé d’attribuer des sanctions secondaires aux pays BRICS qui maintiennent des relations commerciales avec Moscou.
Le Brésil dit non à l’ingérence de l’OTAN
Mardi, le chef de l’OTAN, Mark Rutte, a averti les pays des BRICS, notamment le Brésil, l’Inde et la Chine, que s’ils maintenaient les relations commerciales avec la Russie, il y aurait des « conséquences économiques massives ». Elles concernent notemment le commerce de gaz. Mark Rutte compte faire pression sur ces pays pour pousser Vladimir Poutine à reprendre « sérieusement » les négociations avec l’Ukraine.
Le secrétaire général de l’OTAN a fait cette déclaration après que le président américain Donald Trump a lancé un ultimatum à son homologue russe. Pour rappel, il a donné 50 jours à Vladimir Poutine pour conclure un accord de paix avec l’Ukraine. Dans le cas contraire, les Etats-Unis vont imposer des droits de douane de 100% aux pays commerçant avec la Russie. Trump a aussi annoncé l’envoi d’une nouvelle aide militaire à l’Ukraine.
Le vendredi 18 juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères brésilien Mauro Vieira, a fortement critiqué les déclarations de Mark Rutte.
« Elles sont totalement absurdes vu que l’OTAN n’est pas un organisme commercial et que le Brésil ne fait même pas partie du bloc. Le Brésil, comme tous les autres pays, gère ses affaires commerciales de manière bilatérale ou dans le cadre de l’OMC. Par conséquent, les déclarations de Rutte sont totalement infondées et hors propos. »
, a-t-il déclaré à CNN Brésil.
Vieira a également souligné l’hypocrisie implicite des propos du secrétaire général : l’Union européenne, dont plusieurs membres appartiennent à l’OTAN, continue malgré tout à importer près de 17,5 % de son GNL de Russie en 2024, malgré les sanctions officielles. Selon le Financial Times depuis le début de la guerre, les sept principales banques européennes installées en Russie, Raiffeisen Bank International, UniCredit, ING, Commerzbank, Deutsche Bank, Intesa Sanpaolo et OTP, y ont réalisé, en 2023, un profit de 3 milliards €.
Pressions occidentales inquiétantes
Ces menaces sont perçues par Moscou comme une tentative de forcer l’alignement des puissances émergentes, ce que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié de « pression indue » exercée par l’UE et l’OTAN sur Washington.
Néanmoins, Moscou a déclaré être prêt à discuter d’un éventuel accord de paix avec Kiev et attend la date de reprise des négociations. Kiev n’a pour l’instant pas donné de réponse concernant une éventuelle reprise des discussions.
Pour les BRICS, cette déclaration de l’OTAN soulève une inquiétude majeure : le risque de voir les règles du commerce mondial remplacées par des pressions géopolitiques et des alliances militaires.
Après les menaces de Trump contre les partenaires économiques de la Russie, les mises en garde de l’OTAN contre les BRICS sont perçues comme une tentative d’ingérence occidentale. Le Brésil défend ses intérêts commerciaux, mais aussi une vision multipolaire des rapports internationaux face à une OTAN perçue comme une organisation militaire voulant dicter les règles du jeu mondial.
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