Le taux de chômage grimpe à 7,7 % au troisième trimestre 2025. Loin du plein-emploi promis, le marché du travail français souffre de ses rigidités structurelles et d'un fardeau fiscal étouffant. Le mirage réformiste d'Emmanuel Macron se dissipe.

Les chiffres de l’INSEE pour le troisième trimestre 2025 tombent comme un couperet : le chômage s’établit à 7,7 %, son plus haut niveau depuis quatre ans. L’objectif de plein-emploi à 5 % fixé par Emmanuel Macron pour 2027 s’éloigne irrémédiablement. Cette tendance est la conséquence logique d’un réformisme timoré qui refuse de s’attaquer aux racines du mal : une réglementation asphyxiante.
Une progression légère et contrastée
L’Insee vient de publier les derniers chiffres sur le taux de chômage en France au troisième trimestre de 2025. Le rapport indique une légère progression de +0,1 point par rapport au second trimestre de l’année. En effet, il s’établit à 7,7% de la population active, contre 7,6 % au second trimestre. L’Insee a recensé 44.000 demandeurs d’emplois supplémentaires. Au total donc, le nombre chômeurs en France (hors Mayotte) au sens du Bureau international du travail (BIT) s’élève à 2,4 millions.
En glissement annuel, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point par rapport au troisième trimestre 2024, il reste bien en dessous du pic de mi-2015 (10,5%). Le rapport de l’Insee révèle également une certaine disparité au niveau de cette évolution du taux de chômage. Le manque d’emploi touche certaines catégories de la population que d’autres.
L’analyse par âge a révélé que le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a baissé de 0,2 point sur le trimestre et de 0,8 point sur un an. En revanche, il a progressé de 0,2 point sur le trimestre et de 0,5 point sur un an chez les personnes actives de 25 à 49 ans. Chez les plus de 50 ans, le chômage a progressé de 0,3 point sur le trimestre et de 0,4 point sur un an. A en tenir compte, le nombre des séniors sans emploi a augmenté sensiblement.

Les données de l’Insee révèlent aussi que le taux de chômage demeure stable chez les hommes, alors qu’il a augmenté de 0,3 point chez les femmes. Concernant la part du halo dans la population active de 15 à 64 ans, le changement est peu significatif sur le trimestre. Selon les statistiques, le nombre des personnes inactives au sens du BIT qui ne sont pas considérées au chômage n’a augmenté que de 13.000. Le taux de chômage de longue durée est aussi stable. L’Insee a recensé 41.000 chômeurs qui recherchent un emploi depuis au moins un an au troisième trimestre 2025, soit une progression de 0,1 point sur un an.
Concernant le taux d’activité, il a augmenté de 1,6 point sur le trimestre et de 1,9 point sur un an chez les bénéficiaires de RSA, pour atteindre un niveau de 47,6%. Le taux d’emploi en CDI (Contrat à durée indéterminée) a aussi légèrement progressé (+ 0,2 point sur le trimestre). Le taux d’emploi en contrat à durée limitée (CDD et intérim) reste stable. En revanche, le nombre de personnes qui ont opté pour le statut de travailleur indépendant a diminué.

Un impact de la réforme France Travail
Cette progression du taux de chômage résulte de la réforme France Travail selon l’Insee. La mise en vigueur de cette mesure a généré une inscription systématique des bénéficiaires du RSA, des jeunes accompagnés par Missions locales et des personnes en situation de handicap auprès de France Travail. Le nombre d’inscrits a augmenté au premier trimestre 2025, ce qui a engendré une hausse du nombre de chômeurs recensés.
Macron revendique une politique pro-entreprises, mais chaque réforme ajoute une nouvelle couche de complexité administrative. Le marché du travail français reste parmi les plus rigides du monde occidental. 16,8 % des actifs se trouvent en situation de contrainte (chômage, halo ou sous-emploi). Le temps partiel grimpe à 17,7 %, reflet d’un marché où les entreprises n’osent plus embaucher autrement qu’à la marge.
Le taux d’emploi qui stagne ou recule pour les 15-49 ans démontre que le coût et la rigidité du travail dissuadent l’embauche. La dynamique positive pour les seniors ne suffit pas à masquer l’essentiel : le cœur de la population active peine à trouver un emploi stable et complet.
Le chômage à 7,7 % n’est pas un accident : c’est le produit d’un système que Macron a promis de transformer… et qu’il s’est finalement employé à préserver.
